Le Bureau d’enquêtes et d’analyses chargé de l’enquête établit une erreur de piste de la part de l’A320 de la compagnie tunisienne. Ce dernier avait frôlé, dimanche dernier, un appareil easyJet en position de décollage.

Les circonstances de l’incident grave survenu à l’aéroport de Nice (Alpes-Maritimes) dimanche dernier s’éclaircissent. Le 21 octobre, aux alentours de 23h30, un avion de la compagnie aérienne tunisienne Nouvel Air avait frôlé un A320 d’easyJet qui s’apprêtait à décoller, direction Nantes. La catastrophe a été évitée de justesse, puisque le pilote du premier A320 a remis les gaz pour ne pas entrer en collision avec l’avion de la compagnie britannique.

Regarder la vidéo
Vol Nice-Paris: un avion contraint de se poser à cause de «fumées» dans le cockpit

Dans la foulée, le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) pour la sécurité de l’aviation civile a ouvert une enquête à propos de ce qu’il qualifie «d’incident grave», et à la demande du ministre démissionnaire des transports, Philippe Tabarot.


Passer la publicité

Erreur de piste

Quatre enquêteurs ont donc été chargés d’étudier les données radar, météorologiques ainsi que les vidéosurveillances ; les témoignages des deux équipages et du contrôle sont également à l’étude. Enfin, les quatre enregistreurs de vol – des paramètres et de voix du cockpit – doivent permettre de faire la lumière sur cet incident.

Pour l’heure, le BEA communique ceci : «L’équipage du TS-INP (l’avion de Nouvel Air) est autorisé à l’atterrissage sur la piste 04L mais s’aligne sur la piste 04R occupée par le OE-IJZ  (l’avion d’easyJet) aligné et prêt au décollage. Il approche de la piste 04R jusqu’à survoler le OE-IJZ puis il interrompt son atterrissage». En d’autres termes, l’avion de Nouvel Air s’est trouvé sur la mauvaise piste, la 04R au lieu de la 04L.

Éric Ciotti demande la suspension des autorisations de vol

Aucune hypothèse – celle d’une mauvaise visibilité ou d’une erreur de communication – n’est privilégiée. Ce qui n’empêche pas le député niçois Éric Ciotti d’appeler à la suspension des vols desservis par la compagnie tunisienne Nouvel Air dans une lettre adressée au Premier ministre Sébastien Lecornu. « Il en va de la sécurité de l’espace aérien français », écrit-il et d’affirmer que c’est « au nom du principe de précaution ».

Deux autres enquêtes sont toujours en cours ; l’une est ouverte par le parquet de Nice pour «mise en danger de la vie d’autrui», toujours en cours, afin d’établir les éventuelles responsabilités. Elle a été confiée à la brigade de gendarmerie des transports aériens, indique le parquet. La seconde est une enquête interne, menée par la direction du Service de la Navigation Aérienne.