MIGUEL MEDINA / AFP
Des têtes de cochons avaient été retrouvées début septembre devant plusieurs mosquées en Île-de-France. (photo d’illustration)
FAITS DIVERS – L’ombre d’une ingérence étrangère. Onze personnes ont été arrêtées en Serbie, soupçonnées d’avoir participé à plusieurs actions en France et en Allemagne « incitant à la haine », notamment « en jetant de la peinture verte sur le Musée de l’Holocauste, plusieurs synagogues et un restaurant juif » et « en plaçant des têtes de cochon près de sites religieux musulmans », a indiqué le ministère de l’Intérieur français ce lundi 29 septembre.
Ces 11 individus auraient été entraînés par un autre ressortissant serbe, « actuellement en fuite » et « agissant sous les instructions d’un service de renseignement étranger », ajoute l’Intérieur, sans préciser de quelle nationalité.
Depuis octobre 2023, le spectre d’une ingérence étrangère en France plane sur neuf dossiers gérés par le parquet de Paris, des tentatives de déstabilisation que beaucoup d’observateurs attribuent à la Russie.
Conspiration, incitation à la haine et espionnage
Dans le dernier dossier en date, neuf têtes de porc, animal considéré comme impur par l’islam, ont été découvertes début septembre devant des mosquées à Paris et en Île-de-France. Rapidement, l’enquête a évoqué deux personnes s’étant déplacées avec un véhicule dont la plaque d’immatriculation était serbe et ayant utilisé une ligne téléphonique croate.
La police serbe a, sur ordre du parquet de Smederevo, arrêté onze personnes dans le cadre de cette enquête, « soupçonnées de crimes de conspiration, d’incitation à la haine et d’espionnage » et qui souhaitaient porter atteinte « aux droits et libertés humains fondamentaux (…) sur le territoire de la République Française et de la République Fédérale d’Allemagne ».
« Leurs objectifs incluaient la diffusion d’idées prônant et incitant à la haine, à des discriminations et à la violence fondées sur des différences » de couleur de peau, de religion, de nationalité et d’origine ethnique, selon le communiqué du ministère de l’Intérieur serbe.
« Ces activités ont été réalisées entre avril et septembre 2025, en jetant de la peinture verte sur le Musée de l’Holocauste, plusieurs synagogues et un restaurant juif, en collant des autocollants aux contenus » génocidaires et « en plaçant des têtes de cochon près de sites religieux musulmans – tout cela dans la région parisienne ».