Sur l’affiche, Nacera, 66 ans, pose avec un large sourire. Son portrait, collé dans plusieurs quartiers de Strasbourg, s’inscrit dans la campagne promotionnelle menée par la Ville, « Strasbourg douceur de vivre », conçue à l’occasion de la Journée internationale des personnes âgées, célébrée le 1 er  octobre. Sept autres seniors – Danièle, 70 ans, Oogesh, 63 ans, ou encore Jean-Pierre, 72 ans – ont également été mis à l’honneur. Mais seule l’image de Nacera suscite des réactions. En cause : le hijab jaune qu’elle porte.

Les médias Bolloré s’emparent du sujet

La première vague d’indignation est venue de l’extrême droite. Samedi 27 septembre, Alice Cordier, militante et directrice du collectif Némésis, a publié sur X : « Strasbourg, avec une maire de la honte qui affiche une femme portant un symbole d’oppression et d’inégalité. » Dans la foulée, Emmanuelle Brisson, ancienne candidate LR aux législatives, s’est également insurgée : « Une ville qui choisit une femme voilée pour incarner sa “douceur”, c’est une ville qui tourne le dos à la laïcité. Honte à Strasbourg de financer cette propagande islamiste. » Son message a été partagé plus de 5 000 fois et liké 18 000 fois. La fachosphère s’est aussitôt emparée de la polémique. Le Journal du dimanche et CNews , deux médias contrôlés par Vincent Bolloré, se sont emparés du sujet.

Les CitadElles, collectif réunissant « des militants et associations féministes universalistes et laïques » a lui aussi pris position, dénonçant « la banalisation du port du voile » et « l’avancée des islamistes qui marquent leur territoire ».

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Dès le lendemain, le débat a gagné Strasbourg, toujours sur les réseaux sociaux. L’élue socialiste Pernelle Richardot a accusé la municipalité Barseghian de « prosélytisme », regrettant « une injonction au conflit, motivée par un calcul électoral des plus cyniques ». « Je serais choquée de la même manière si les affiches présentaient une croix ostensible ou une kippa », a-t-elle ajouté.

Des citoyennes et citoyens investis pour les aînés

La majorité municipale a répliqué. Floriane Varieras, adjointe chargée de la ville inclusive, a rappelé que la campagne avait été conçue dans le cadre de l’obtention du label « Ville amie des aînés » : « Nous avons voulu mettre à l’honneur les Strasbourgeois et Strasbourgeoises ayant participé à des séminaires et réunions de travail », a-t-elle expliqué.

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D’autres élus de la majorité se sont montrés plus offensifs. Nadia Zourgui a tenu à saluer le parcours de ces femmes venues en France dans les années 1960 : elles « ont passé leur vie à garder nos gosses, à faire notre ménage, à nous soigner, à changer les couches nos aînés dans nos Ehpad, il n’y avait personne pour se plaindre ! », a-t-elle lancé.

« Choqué » par la réaction de l’élue socialiste, le premier adjoint à la maire, Syamak Agha Babaei – que nous avons contacté – précise qu’aucune validation politique des visages de la campagne promotionnelle n’a eu lieu : « Toutes ces personnes sont investies dans la vie de la cité : elles œuvrent dans des associations, sont d’anciens agents publics… Faut-il qu’une Strasbourgeoise soit exclue de l’espace public parce qu’elle porte un voile ? », interroge-t-il, regrettant une volonté « d’invisibiliser ou d’exclure une partie de la société ».