Longtemps considérées comme des villes balnéaires de seconde zone, les trois destinations font désormais partie des lieux où faire bien davantage qu’une simple halte. Hôtels intimistes, tables solaires, voici nos meilleures adresses, encore méconnues des foules.

Si quelques villes du pourtour méditerranéen concentrent la grande majorité des flux de touristes quittant des contrées trop froides le temps d’un week-end – Marseille, Nice ou encore Saint-Tropez –, les voyageurs les plus affûtés mettent désormais le cap vers Hyères, Toulon et la Ciotat, où l’on trouve aujourd’hui de nombreuses adresses pensées pour une clientèle résolument plus pointue.

Hyères, au goût du jour

Le Lido Beach est une adresse bien connue des becs fins, à hyères.
Lido Beach / Photo presse

Fréquentée par la fine fleur du monde de l’art durant le rendez-vous annuel de la Design Parade – organisé chaque mois de juin à la Villa Noailles –, Hyères a longtemps souffert d’une réputation de ville gentiment désuète, méprisée le reste de l’année. Mais ça, c’était hier.

À l’abri des regards, un cocon design

Un boutique-hôtel aux allures de villa méditerranéenne intemporelle, mêlant une infinité de styles allant du palladianisme au mauresque en passant par les années folles, dévoilant une atmosphère douce et sophistiquée, et suscitant le désir de passer du rang de simple client à celui d’habitué. Repris par David Pirone, « créateur de lieux de vie » originaire de Toulon, cet hôtel aux 37 chambres et suites a su se hisser parmi les adresses les plus en vue de la Côte d’Azur, avec une ambiance feutrée de jour, une programmation d’événements électrique le soir, et une table cachée dans un patio, où l’on vient se délecter d’une cuisine méditerranéenne et d’une carte des vins distinguée par le prix de la Revue du Vin de France en janvier 2025.

Lilou, 7 boulevard Pasteur, 83400 Hyères. Tél. : 04 43 86 04 50.

Une cuisine locale en bord de mer

Derrière un nom qui peut faire craindre une ambiance de paillettes et de cabaret, un restaurant de plage bien connu des becs fins. Repris par les propriétaires de la célèbre Passerelle, à Marseille, le lieu a redoré son blason autour d’une carte pensée par la jeune cheffe Laurette Rebufa, qui propose midi et soir une cuisine exclusivement composée de produits des alentours – pêche, légumes, pain, etc. De quoi passer des après-midi entières en terrasse en buvant des Jean-Michel, cocktail à base de Martini blanc, sirop de thym, citron jaune, ginger beer et thym frais.

Lido Beach . A la carte 15-30 €. Ouvert tous les jours, de 12h à 14h et de 19h30 à 22h (ouvert uniquement du jeudi au lundi d’octobre à fin décembre, fermé de janvier à mars). 5 avenue Émile Gérard, 83400 Hyères. Tél. : 04 94 01 43 80.

La Ciotat, discrète et intimiste

Maison Acacia, une adorable petite maison de cinq chambres en centre-ville.
Maison Acacia / Photo presse

Si La Ciotat reste encore une cité balnéaire bondée durant les mois d’été, il s’y cache aujourd’hui de petites adresses encore peu connues des non-initiés, qui auront eu le mérite de créer une véritable lame de fond, avec de nombreuses ouvertures de bars à vins, cantines et bistrots remis au goût du jour par des exilés parisiens, marseillais… ou japonais.

Un patio en centre-ville

Une adorable petite bâtisse du XVIIIe siècle, rénovée en intégralité par une photographe et un architecte ayant quitté Marseille pour trouver davantage de calme. Avec seulement cinq chambres transformées en véritables cabinets de curiosités – la plupart des objets sont d’ailleurs disponibles à la vente –, un accueil doux comme un édredon et une localisation idéale à deux pas du vieux port, la maison d’hôtes au nom floral et l’atmosphère solaire fait désormais partie des adresses que les locaux se passent sous le manteau.

Maison Acacia , 24 rue Gueymard, 13600 La Ciotat. Tél. : pas de téléphone.

Le Japon en bord de mer

Couleurs de Shimatani est l’un des deux étoilés de La Ciotat.
Couleurs de Shimatani / Photo presse

Avec seulement deux tables étoilées au compteur, la Ciotat peut néanmoins s’enorgueillir d’avoir en son sein l’une des plus originales du genre, avec un restaurant tenu par un duo de Japonais – Yuichiro en cuisine, Mika en pâtisserie – passé maître dans l’art de mêler gastronomie méditerranéenne et influences nippones. Seulement ouverte au déjeuner – avec un somptueux chirashi disponible à emporter le samedi soir –, l’adresse propose trois menus dégustation d’une finesse bouleversante, adossés à un service d’une grande discrétion : betterave en plusieurs textures au miel de garrigue, beignet au crabe fumé, rôti de bœuf aux herbes sauvages, etc.

Couleurs de Shimatani.  Menu de 129 à 199€. Ouvert du jeudi au lundi de 12h30 à 15h30, le samedi de 19h à 19h30. 35 rue Edgard Quinet, 13 600 La Ciotat. Tél. : 04 86 18 92 16.

Toulon, nouvelle génération

La terrasse de Borsavino, qui abrite l’une des plus belles caves de la région. Difficile de s’en douter !
Borsavino / Photo presse

Au-delà de son image de base navale relativement austère, Toulon souffrait également d’une réputation de ville peu fréquentable, avec une scène hôtelière et gastronomique sans grand intérêt. Mais au cours des deux dernières années, l’offre s’est considérablement étoffée, jusqu’à en faire une nouvelle destination de choix parmi les voyageurs avertis.

Un boutique-hôtel au bord de l’eau

Enfin un 4-étoiles digne de ce nom à Toulon. Situé, comme son nom l’indique, à proximité des flots, avec une vue spectaculaire sur la rade, l’hôtel de 62 clés affiche un décor bleu et blanc assez réjouissant dans sa simplicité : murs crème ou turquoise, excellente literie, placards aux allures de casiers de piscine, et quelques chambres « équipage » pensées pour les familles nombreuses. Sans oublier un couloir de nage sur le rooftop, et un bistrot où admirer une superbe verrière signée des ateliers Eiffel…

L’Eautel,  15 Rue Victor Micholet, 83000 Toulon. Tél. : 04 89 51 90 90.

À boire et à manger

De l’extérieur, personne ne se douterait que cette adresse – anciennement Le Petit Chicago, en référence à ce quartier toulonnais où le crime organisé prospérait après la Seconde Guerre mondiale rebaptisée Borsavino – abrite l’une des plus belles caves de la région. Dans un local carrelé de crédence jaune poussin, Flor et Jerôme Beffy proposent chaque soir, 7 jours sur 7, une carte de petites assiettes de bistrot – cœur de canard en persillade, piments farcis au tourteau, ganache végétale au coulis de clémentine – assorties d’une belle sélection de vins au verre, et de bouteilles remontant très loin en matière de millésimes.

Borsavino.  Menus 15-19-22 € au déjeuner, carte 8-14 € (soir). Ouvert tous les jours de 12 à 14h30 (sauf vendredi et samedi) et de 19h à minuit. 2 place Gustave Flaubert, 83000 Toulon. Tél. : 06 82 78 74 81

Le Mexique dans sa plus pure expression

Cette taqueria est l’une des meilleures cantines mexicaines de France, selon certains experts.
Santa Rosalia / Photo presse

Une taqueria nichée dans une petite ruelle du centre-ville, considérée par les puristes comme l’une des meilleures cantines mexicaines de France. Ouverte par Emmanuel Davilma et Henri Kaced, l’adresse propose une carte radicalement tournée vers le bio et le local, des tacos de haute voltige en version carnassière à l’effilochée de porc ou vegan, de délicieuses tostadas, et une sélection de mezcals rares, issue des découvertes des fondateurs lors de leurs nombreux séjours au Mexique.

Santa Rosalia.  Carte 30-50 €. Ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h et de 19h30 à 22h (vendredi et samedi). 36 Rue Charles Poncy, 83000 Toulon. Tél. : 04 94 64 11 58.