Parti fin novembre de Toulon pour un déploiement qui l’a conduit jusque dans l’Ouest de l’océan Pacifique, le groupe aéronaval de la Marine nationale, emmené par le porte-avions Charles de Gaulle, rentre progressivement à sa base.

C’est l’une de ses unités d’escorte, une frégate multi-missions (FREMM), qui a été la première à regagner la rade varoise, a constaté Mer et Marine. Après cinq mois d’absence, la Provence a retrouvé la base navale de Toulon le 15 avril, alors que le Charles de Gaulle continuait quant à lui d’opérer en Méditerranée. Son groupe aérien embarqué, constitué notamment d’avions de combat Rafale Marine et d’avions de guet aérien E-2C Hawkeye, a évolué dernièrement au-dessus de la mer Noire, contribuant au renforcement de la posture défensive de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe. Cela, alors que la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine en février 2022 se poursuit.

 

La FREMM Provence de retour à Toulon le 15 avril. 

 

Diaporama

La FREMM Provence de retour à Toulon le 15 avril.

 

La FREMM Provence de retour à Toulon le 15 avril. 

 

Revenu le 7 avril en Méditerranée, le groupe aéronaval (GAN) français a aussi mené des actions de coopération avec la marine grecque, qui doit réceptionner d’ici la fin de cette année la première de ses frégates de défense et d’intervention (FDI) construites par Naval Group à Lorient. « En décembre 2024, lors de la 1ère phase de déploiement du GAN en Méditerranée, les deux pays ont mené de nombreuses activités de coopération : intégration de la frégate grecque Kontouriotis ; accueil du BRF Jacques Chevallier en escale à La Sude ; exercices de tir sur l’îlot de Karavia (champ de tir grec en mer Égée), entraînement au combat aérien entre les Rafale Marine et les Rafale des forces aériennes grecques et exercice conjoint de lutte anti-sous-marine avec un sous-marin grec », explique le ministère français des Armées. Des activités qui ont repris avec le retour dans la « Grande bleue » du Charles de Gaulle et de son escorte. Ainsi, les 10 et 11 avril, le GAN et quatre bâtiments grecs ont effectué plusieurs entraînements en mer Egée. Dans un scénario de haute intensité simulée, les unités françaises se sont mesurées au Kontouriotis (du type Kortenaer) et aux corvettes Daniolos et Vlahakos (classe Super Vita) ainsi qu’à un sous-marin grec lors d’un exercice de lutte multi-domaines. 

Les Rafale Marine ont quant à eux effectué des entraînements au combat aérien avec les Rafale et F-16 des forces aériennes grecques. A l’issue, les bâtiments français ont effectué des escales au Pirée, près d’Athènes et à La Sude, en Crète. « Le 12 avril, une visite officielle a été organisée sur le porte-avions Charles de Gaulle pour l’Ambassadrice de France en Grèce ainsi qu’une délégation militaire grecque menée par le chef d’état-major de la Marine hellénique. Ces relâches et les exercices réalisés en mer s’inscrivent dans le cadre du partenariat stratégique dans la défense et la sécurité qui lie la France et la Grèce depuis septembre 2021. Cette coopération est très visible à l’échelle du GAN, puisque 9 frégates grecques ont intégré le groupe français depuis 2020. En Méditerranée, les forces armées grecques et françaises s’entrainent et opèrent ensemble quotidiennement pour sécuriser les intérêts européens face aux défis en Méditerranée ».

 

Le GAN en Grèce. 

 

Le GAN en Grèce. 

 

Le GAN en Grèce. 

 

En dehors de la Provence, l’escorte du Charles de Gaulle, constituée pour cette mission baptisée Clemenceau 25, a rassemblé la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin, ainsi que la frégate multi-missions à capacités de défense aérienne renforcée (FREMM DA) Alsace. Alors que le soutien logistique de la flotte a été confié au nouveau bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Chevallier, le GAN a aussi intégré un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) et a pu compter sur l’appui d’avions de patrouille maritime Atlantique 2 positionnés sur des bases terrestres alliées ou point d’appui français, le long du parcours. Pour la phase de la mission en Asie du Sud-Est, deux ATL 2 de la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué, près de Lorient, ont par exemple été déployés en janvier, rejoignant Djakarta (Indonésie) après un périple de 7800 nautiques et 30 heures de vol avec trois escales, à Héraklion (Grèce), sur la base aérienne 104 dont la France dispose aux Émirats Arabes Unis, ainsi qu’à Visakhapatnam en Inde. En février, les deux avions ont opéré depuis les Philippines. 

 

Les deux Atlantique 2 déployés en Indonésie en janvier. 

 

Les deux Atlantique 2 déployés en Indonésie en janvier. 

 

Après avoir participé en janvier à l’exercice multinational Lapérouse dans les détroits de l’archipel indonésien puis en février à l’exercice Pacific Steller avec les flottes américaine et japonaise en mer des Philippines, le groupe aéronaval français avait pour la première fois fait escale aux Philippines (à Manille et en baie de Subic) et traversé la mer de Chine méridionale

 

Lors de l’exercice Pacific Steller. 

 

Après cette séquence asiatique et une escale à Singapour du 4 au 10 mars, le GAN est ensuite revenu en océan Indien, où il a notamment participé, du 19 au 22 mars, à l’exercice Varuna organisé régulièrement avec la marine indienne, qui avait déjà accueilli en janvier le GAN pour des escales à Goa et Cochin. Cette fois, les manœuvres en mer ont impliqué le nouveau porte-aéronefs Vikrant et ses avions de combat MiG-29K, deux destroyers du type Visakhapatnam, deux frégates de la classe Talwar, un sous-marin du type Scorpène, ainsi que le pétrolier-ravitailleur Deepak et un avion de patrouille maritime P-8I.

 

Les groupes aéronavals français et indien emmenés par le Charles de Gaulle et le Vikrant lors de l’exercice Varuna 25. 

 

Le BRF Jacques Chevallier avec un destroyer indien et la FDA Forbin. 

Le Charles de Gaulle arrivant à Djibouti fin mars. 

 

Le Charles de Gaulle arrivant à Djibouti fin mars. 

 

A l’issue de cet exercice conjoint, le groupe aéronaval français a poursuivi sa route à l’ouest, le Charles de Gaulle faisant escale du 29 mars au 2 avril à Djibouti avant de remonter la mer Rouge pour franchir le canal de Suez et retrouver la Méditerranée. Il doit regagner cette semaine la base navale de Toulon. 

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