La « star » du parti d’extrême droite était conviée. Mais attendue sur un plateau télé de la capitale, elle a finalement été excusée, L’absence de la députée du Rassemblement national (RN) Laure Lavalette à ses côtés n’a pas empêché son suppléant Julien Argento d’annoncer, ce lundi matin, sa candidature à la prochaine élection municipale. Le jeune président de l’UDR du Var, parti fondé à l’été 2024 par Eric Ciotti, pouvait toutefois compter sur la présence d’un ancien parlementaire, Philippe Vitel (UDR), et d’un nouveau, Stéphane Rambaud (RN), pour « muscler » son lancement de campagne.
Malgré ses trente-deux printemps, Julien Argento commence à avoir une certaine expérience des rouages électoraux. Militant de l’UMP à 17 ans, colistier de l’édile valettois Thierry Albertini (LR) en 2020, et même un temps président de l’association des Amis du maire, ce professionnel de l’immobilier choisit aujourd’hui, en vieux routier de la politique, de se présenter contre son ancien mentor (1). « Il est mon adversaire, pas mon ennemi. Sa gestion de La Valette n’est pas mauvaise mais elle n’est plus en adéquation avec ma vision », tempère-t-il. « Aujourd’hui, c’est trop de béton, trop d’insécurité et pas assez de dynamisme. »
Lutter contre « le bétonnage »
Dont acte : Julien Argento veut faire du triptyque « protéger, préserver, dynamiser » un slogan de campagne pour présenter une « alternative » aux Valettois. L’ex-joueur de rugby à XIII insiste sur « le nécessaire renforcement de la sécurité » et souhaite, s’il est élu, « favoriser l’implantation d’un commissariat sur la commune ». La mise en place d’une brigade de nuit de la police municipale ou l’augmentation du nombre de caméras de surveillance seront aussi dans son programme pour, notamment, « lutter contre l’explosion du trafic de drogue ».
Autre axe de travail « dans le village », pour lui et son équipe, le combat contre le « bétonnage », reproche récurrent fait à Thierry Albertini par ses opposants. « On a des grues qui ont poussé à tous les coins de rue, pour une couverture du volume social qui n’est pas du tout optimal », dénonce Julien Argento. Celui qui a grandi dans le quartier HLM de la Rode, à Toulon, souhaite mettre en place « une priorité d’accès aux Valettois pour les logements sociaux » au pied du Coudon, tout en privilégiant les réhabilitations d’appartements vacants à la construction de nouveaux immeubles.
Renégocier à la baisse le reversement de la cotisation foncière des entreprises (CFE) à la métropole TPM, créer un conseil économique pour ces mêmes sociétés, une éco-ferme à La Valette Sud, des conseils de quartiers ou encore une fête de la pigne (le cône de pin est l’emblème de la ville, Ndlr) sont autant d’idées dans les cartons de l’ancien vice-président des commerçants. « On veut porter une candidature de rupture », souligne-t-il.
Avec qui ? « L’équipe que nous avons montée est investie par l’UDR, soutenue par le Rassemblement national. Mais c’est aussi une liste d’ouverture, qui va au-delà des contingences partisanes. Il y a des gens qui sont plutôt de sensibilité centriste, des gens qui ont une sensibilité plus écologiste. » Sans oublier le soutien de poids de son « amie » Laure Lavalette, probable candidate à Toulon en mars prochain. « Je compte sur elle et elle sait qu’elle peut compter sur moi. »
1. Maire depuis 2008, Thierry Albertini n’a pour l’instant pas officialisé sa candidature.
