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Le Journal en français facile.

Albane Leprince.

Nous sommes le lundi 21 avril, lundi de Pâques, et le pape est mort.

Nous allons, évidemment, largement revenir dans cette édition sur le décès du souverain pontife, à l’âge de 88 ans, un mois après sa sortie de l’hôpital, où il avait été soigné pour une double pneumonie. Les fidèles avaient pu l’apercevoir une dernière fois, hier, pour Pâques.

Nous irons, dès le début de ce journal, place Saint-Pierre, à Rome, où une prière publique doit avoir lieu dans une heure et demie.

Nous reviendrons, également, sur les douze ans de son pontificat et la marque laissée par le pape François. Nous entendrons le père Ulrich Tchicaya, prêtre de Pointe-Noire, au Congo. Il avait eu l’occasion de le rencontrer.

Les réactions, elles, pleuvent, sont nombreuses depuis ce matin et l’annonce du Vatican. Dans le monde entier, les dirigeants lui rendent hommage. Jusqu’en Russie, où l’information n’est pourtant reléguée, traitée qu’au second plan. La classe politique française, en revanche, s’est exprimée largement, du président Emmanuel Macron, en déplacement à Mayotte, à l’extrême droite, en passant par la gauche.

C’est donc l’information de la journée : quelques heures seulement après être apparu très affaibli, pour Pâques, au balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François est décédé, ce matin, à l’âge de 88 ans. Prenons, sans plus attendre, la direction du Vatican. Bonsoir, Camille Dalmas.

Bonsoir.

Une grande prière publique est prévue dans une heure 30, sur la place Saint-Pierre. Cette même place d’où les fidèles ont aperçu le pape, hier. C’est donc le premier grand moment, événement organisé par l’Église, depuis ce matin.

Oui. L’émotion a été grande, aujourd’hui, sur la place Saint-Pierre et les alentours du Vatican. Mais, peu à peu, les choses s’organisent. Un grand chapelet va commencer à 19 h 30. Déjà, une autre messe est organisée dans une grande église du Vatican, qui s’appelle le Latran. Et, ce soir, à 20 heures, il aura lieu un rite officiel très important pour la suite de toutes ces histoires, qui sera la constatation de la mort du pape et sa déposition dans son cercueil. Donc, tout cela est très réglementé. Le cardinal Kevin Farrell est, aujourd’hui, le chef par intérim du Vatican – le camerlingue –, et c’est lui qui va s’occuper du bon déroulement des choses jusqu’à la prochaine élection, qui devrait avoir lieu dans les prochains jours.

Merci, Camille Dalmas, en direct du Vatican pour RFI.

Le pape François qui est, on le rappelle, décédé ce matin après une grave pneumonie. C’est donc la fin d’un pontificat de douze ans, un pontificat tourné vers les plus pauvres, les minorités, qui a évidemment marqué beaucoup de prêtres et, notamment, le père Ulrich Tchicaya, prêtre de Pointe-Noire, au Congo, de passage à Paris.

« Le pape François, je l’ai rencontré à Rome avec d’autres prêtres, d’autres paroisses et d’autres diocèses. Donc, nous étions dans la salle Paul VI, là où il nous a adressé un mot vraiment très très très chaleureux. Il s’est adressé aux servants d’autel. Et puis, quand il est passé, il nous a salués, tout ça, et puis voilà. Je l’ai rencontré, je lui ai même serré la main. Une prise de parole du pape François que je peux retenir, c’est quand il dit, dans un avion, s’adressant aux prêtres : « Pardonnez tout. Pardonnez tout. » Un seul mot, résume le pape François, c’est la miséricorde, c’est-à-dire cet amour de Dieu qui passe par l’amour du prochain et cette conscience que Dieu nous choisit tels que nous sommes, en toute miséricorde. Et c’est lui qui nous rend bons, un peu comme on a l’habitude de prêter cette citation-là à saint Augustin, où on dit « Dieu ne choisit pas les bons et les capables, mais il rend bons et capables ceux qu’il choisit. » Et, ça, c’est le pape François. »

Des propos recueillis par Élisa Féliers.

Évidemment, la mort du pape François, à l’âge de 88 ans, a provoqué beaucoup d’émotion. Les dirigeants du monde entier lui ont rendu hommage toute la journée ; ceux de l’Union européenne, de l’Organisation des Nations unies, israélien, libanais ou encore iranien. En Russie, Vladimir Poutine a présenté, aujourd’hui, ses sincères condoléances. Pour le patriarche Kirill, son pontificat a marqué une étape importante dans les relations entre les églises catholique et orthodoxe russe. Néanmoins, son décès n’intéresse que peu les Russes. Il est loin de faire la une des journaux dans le pays, peu pratiquant, et où les catholiques ne sont qu’une minorité. Les explications à Moscou d’Anissa El Jabri.

La mort du pape François est, ce lundi, reléguée au milieu des éditions télévisées, essentiellement traitée à l’aune du télégramme de condoléances de Vladimir Poutine ; télégramme publié sur le site du Kremlin. Chaque phrase ou presque se lit à travers le prisme de ce qui compte avant tout pour le pouvoir : la guerre en Ukraine. Comme celle-ci, je cite : « Tout au long de son pontificat, il a contribué activement au développement du dialogue entre les Églises orthodoxe, russe et catholique romaine, ainsi qu’à une interaction constructive entre la Russie et le Saint-Siège. » Quand le chef de l’État russe parle d’interaction positive, il fait notamment référence à la rencontre à Cuba entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill en février 2016. Lors de cette relance du dialogue interreligieux et les comptes rendus qui ont suivi, à aucun moment le pape n’a fait référence à une quelconque responsabilité de Moscou. On était là deux ans après l’annexion de la Crimée et la déstabilisation du Donbass. En revanche, lors d’un de ses coups de fil au patriarche Kirill, en mars 2022, le pape François lui avait enjoint, je cite, de « ne pas se comporter en serviteur de Poutine ». Une phrase considérée comme très insultante en Russie. Le seul écart, au fond, dans une diplomatie qui résumait la guerre en Ukraine à un conflit entre chrétiens. Anissa El Jabri, Moscou, RFI.

Et la classe politique française, aussi, a vivement réagi. À commencer par le président, le chef de l’État, Emmanuel Macron. Raphaël Delvolvé.

Emmanuel Macron venait de poser le pied à Mayotte, dans l’océan Indien, quand la nouvelle est venue de Rome. Le chef de l’État met en avant l’humanité du souverain pontife.

« Il a, durant tout son pontificat, été aux côtés des plus vulnérables. Ça a été la vocation d’un homme qui, tout au long de sa vie, s’est battu pour une certaine idée de l’humanité, c’est-à-dire une idée fraternelle. »

Vient ensuite le Premier ministre depuis Paris. François Bayrou, lui-même catholique pratiquant, salue la volonté réformatrice du pape.

« Il n’avait peur de rien. Il voulait réformer l’Église, qu’elle soit aux côtés des plus pauvres. Ça a été un moment historique de basculement au sein de l’Église. »

Dans les oppositions, Marine Le Pen et Jordan Bardella, du Rassemblement national, adressent sobrement une pensée aux catholiques. Les forces de gauche, elles, soulignent des aspects précis du pontificat. La cheffe des écologistes, Marine Tondelier, salue la bataille culturelle de François pour l’environnement, le député Alexis Corbière son engagement pour les migrants.

« François avait laissé une trace d’une Église sensible à la souffrance des humbles, notamment sur la question des migrants. J’espère que celui qui le remplacera continuera sur cette même trajectoire. »

Le pape François, ce sont aussi des appels à cesser les conflits. Le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon lui reconnaît une contribution pour les Palestiniens de Gaza.

Les explications de Raphaël Delvolvé.

Et, après la mort du pape François, ce matin, les cardinaux doivent se réunir, demain, pour décider de la date de ses funérailles. Elles se déroulent, s’organisent, généralement, entre le quatrième et le sixième jour après le décès et devraient donc avoir lieu ce week-end. En attendant, sa dépouille sera exposée dans la basilique Saint-Pierre à partir de mercredi.

Notez, également, que la canonisation – le fait de nommer quelqu’un comme saint – de Carlo Acutis, qui était prévue dimanche, a donc, finalement, été reportée. Carlo Acutis reconnu pour son souci des autres et sa grande piété. Décédé d’une leucémie en 2006, à l’âge de 15 ans, très doué avec Internet, il avait créé une exposition numérique sur les miracles eucharistiques.

Le reste de l’actualité, c’est également cette trêve pascale – de Pâques –, qui n’en a eu que le nom, que Kiev et Moscou se sont mutuellement accusés d’avoir violée, hier. La Russie a repris ses bombardements, aujourd’hui, en Ukraine. 74 lieux ont été visés, selon le ministère russe de la Défense. Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a proposé, de son côté, de prolonger de 30 jours le cessez-le-feu. Une offre que Vladimir Poutine, son homologue russe, va analyser, étudier. Il a indiqué, cet après-midi, que des discussions bilatérales – c’est-à-dire entre les deux pays – pourront avoir lieu. C’est dans ce contexte que Donald Trump, le président américain, lui, a dit, dans un message posté sur ses réseaux sociaux, espérer un accord dans la semaine entre l’Ukraine et la Russie.

Il est 16 heures 09 en temps universel.