Cette comédienne virtuelle, totalement imaginée par le studio Xicoia, provoque une vague d’indignation chez les acteurs.

Une nouvelle actrice fait beaucoup parler d’elle à Hollywood. Son nom ? Tilly Norwood. Son secret ? Elle a été créée par une intelligence artificielle (IA), ce qui provoque une vague d’indignation parmi ses pairs de chair et d’os.

Cette comédienne virtuelle a été imaginée par le studio Xicoia, avec l’ambition proclamée d’en faire «la prochaine Scarlett Johansson ou Natalie Portman». Et plusieurs agences semblent déjà se bousculer au portillon pour représenter l’actrice, a révélé la semaine dernière la fondatrice de la société, Eline Van der Velden. De quoi réveiller les peurs sur le remplacement des artistes par l’IA, qui ont en partie motivé les vastes grèves ayant paralysé Hollywood en 2023.


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«Voleurs d’identités»

De nombreux acteurs sont montés au créneau sur les réseaux sociaux ces derniers jours. «J’espère que tous les acteurs représentés par l’agent qui fait cela le laisseront tomber. Quelle horreur», a fustigé sur Instagram Melissa Barrera, star des films d’horreur Scream et Scream 6.

«Honte à ces gens», a lancé Mara Wilson, l’interprète de Matilda. «Ils ont volé les visages de centaines de jeunes femmes pour créer cette “actrice” IA. Ce ne sont pas des créateurs. Ce sont des voleurs d’identités.»

Sur un ton plus léger, Lukas Gage de la série The White Lotus a accusé sa consœur virtuelle d’être «un cauchemar pour travailler», car elle serait «incapable de se positionner sur le plateau et était en retard».

«Une œuvre créative»

La polémique a forcé Eline Van der Velden à réagir. Tilly Norwood «n’est pas un remplacement pour un être humain, mais une œuvre créative», s’est-elle justifiée dimanche sur Instagram.

«Tout comme l’animation, les marionnettes ou les effets spéciaux ont ouvert de nouvelles possibilités sans enlever quoi que ce soit au jeu en direct, l’IA offre une autre façon d’imaginer et de construire des histoires», estime-t-elle, en rappelant être elle-même actrice. Pour elle, les comédiens créés par IA «devraient être jugés comme faisant partie de leur propre genre, sur leurs propres mérites, plutôt que comparés directement aux acteurs humains».


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L’utilisation de l’IA est devenue de plus en plus visible ces derniers mois dans les industries créatives, générant à chaque fois des polémiques. Le groupe virtuel, The Velvet Sundown, a dépassé le million d’auditeurs sur la plateforme de streaming Spotify cet été. Dans son numéro d’août, le magazine Vogue a également publié une publicité mettant en scène une mannequin fictive, générée par IA.