Après plusieurs années de gestation, le marché public de l’ambitieux Campus de la Monnaie, à Pessac, est en cours d’attribution. Le projet prévoit de faire pousser de l’immobilier locatif de part et d’autre de l’entrée du site de la Monnaie de Paris : 26 700 m² de surface de plancher, comprenant des bureaux, des ateliers et des locaux d’activités.

Ces nouveaux espaces sont principalement destinés à accueillir des start-up ainsi que des petites et moyennes entreprises. En complément, le bâtiment administratif situé à l’entrée doit être réhabilité pour héberger une offre de services complète, incluant restauration et salles de réunion, pour les futurs locataires.

Pour la mise en œuvre, la Monnaie de Paris a choisi de recourir à un contrat de promotion immobilière (CPI). La Cour des comptes, qui a publié courant septembre un rapport sur l’établissement public, précisait que ce choix permet « d’offrir une protection juridique et opérationnelle renforcée ». Effectivement, puisque l’intégralité des risques et aléas est transférée au promoteur immobilier, qui s’engage par contrat à réaliser l’ouvrage à prix, qualité et délais convenus, en prenant en charge toutes les étapes du projet. Une procédure d’appel à concurrence a été lancée en janvier 2024, et le choix final du promoteur est prévu pour l’automne 2025, précisait la Cour des comptes.

Le choix du CPI n’a visiblement pas refroidi les prétendants. « Une vingtaine de candidats représentant les principales entreprises régionales et nationales du bâtiment se sont manifestés, souligne la Monnaie de Paris. À l’issue des différentes étapes de la consultation, trois candidats restent en lice. »

Un chiffrage à la hausse

Mais pour bâtir son campus, l’enveloppe à mettre sur la table pourrait être plus garnie que prévu. Elle était évaluée à 60 millions d’euros en 2020. Une pandémie, une guerre en Ukraine et une violente inflation plus tard, le montant du financement n’aura plus le même visage. La Monnaie de Paris évoque aussi « un volume à construire plus important », et se garde de tout chiffrage : « Le coût final de la construction sera connu avec précision à l’issue de la phase d’appel d’offres. »

Pour financer le projet, 10 millions d’euros avaient déjà été abondés par l’État en 2022. Il doit remettre la main à la poche pour le même montant, « s’il estime que les conditions sont réunies », glisse la Cour des comptes dans son rapport. Le reste doit être débloqué par l’emprunt.

Sur l’aspect programmatique, la Monnaie de Paris dit vouloir être « exemplaire en privilégiant une approche urbanistique et architecturale ambitieuse qui concilie la monumentalité du lieu avec les objectifs de transition écologique », évoquant l’obtention de labels, l’emploi des énergies renouvelables, des matériaux recyclés, ainsi que du bois.