Alors que l’escalade des tensions se poursuit entre Nicolás Maduro et Donald Trump, Delcy Rodríguez a pris la parole ce lundi.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro est prêt à décréter l’état d’urgence sur tout le territoire en cas d’«agression» des États-Unis qui ont déployé des navires de guerre dans les Caraïbes, a annoncé lundi la vice-présidente Delcy Rodriguez. «Le président a signé le décret sur les troubles extérieurs», a déclaré Mme Rodriguez lors d’une cérémonie avec le corps diplomatique. Ce décret «confère des pouvoirs spéciaux au chef de l’État pour agir en matière de défense et de sécurité» si les États-Unis «osent agresser notre patrie», a-t-elle ajouté.
Une source gouvernementale sous couvert d’anonymat a précisé à l’AFP que le président Maduro n’avait pas encore signé le décret : «La vice-présidente a présenté le document pour montrer que tout était prêt et que le président pouvait le promulguer à tout moment.» Les États-Unis ont déployé il y a plus d’un mois des navires de guerre dans la mer des Caraïbes et affirmé qu’au moins trois embarcations de présumés trafiquants de drogue en provenance du Venezuela avaient été détruites, tuant 14 personnes.
«Nous ne livrerons jamais notre patrie»
Le président américain Donald Trump a réitéré lundi à l’ONU que les États-Unis utilisaient leur «puissance militaire» pour détruire les «réseaux de trafic du Venezuela» dirigés, selon lui, par M. Maduro, qui nie ces accusations. Le Venezuela parle d’«exécutions» de pêcheurs dans les Caraïbes. M. Maduro avait déjà averti la semaine dernière qu’il préparait «d’importants décrets», sans expliquer quelles mesures s’appliqueraient.
Selon l’article 336 de la Constitution, l’état d’urgence peut être décrété «en cas de conflit interne ou externe mettant sérieusement en danger la sécurité de la Nation (…) Il pourra durer jusqu’à quatre-vingt-dix jours, prorogeable jusqu’à quatre-vingt-dix jours supplémentaires». Il prévoit la «restriction temporaire» des droits constitutionnels. «Le Venezuela est uni dans la défense de notre pays (…) Nous ne livrerons jamais notre patrie», a ajouté la vice-présidente Rodriguez.