Par

Magali Dupont

Publié le

29 sept. 2025 à 12h46

À Challans (Vendée), la Ville vient d’inaugurer son parcours artistique, qui comprend trois sculptures réparties sur les places de Gaulle et de l’Europe, ainsi que le parvis du théâtre Le Marais. Une quatrième œuvre est attendue d’ici la fin de l’année rue Galliéni.

Le hasard veut que ce soit dans cette même rue qu’une habitante de Challans, Martine Barreau, a décidé de faire réaliser, à titre privé, une fresque en hommage à la célèbre aviatrice challandaise, Jacqueline Auriol.

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Cette création, de 7 mètres sur 3, visible par les passants rue Galliéni, est financée à titre personnel, et donc sans lien avec la mairie.

Avec son mari Raymond au sein de l’association Art’Emotion, Martine organise un évènement bien connu à La Garnache : le salon de sculptures.

Les frères Martel à La Garnache

On habite place Saint-Antoine depuis 17 ans. La maison a été restaurée mais on n’est jamais intervenu sur le mur du garage donnant rue Galliéni. Lors de nos voyages, notamment pour le salon, j’ai eu l’occasion de traverser des villes où les maisons sont très colorées. Puis j’ai découvert la fresque sur les frères Martel à La Garnache et ça m’a plus. J’ai donc fait appel à son créateur, le peintre muraliste Sébastien Bouchard.

Martine Barreau

« Une femme magnifique »

« J’avais envie de mettre une femme à l’honneur sur mon mur et le premier nom qui m’est venu en tête, c’est celui de Jacqueline Auriol. C’était une femme vraiment magnifique. »

Née en 1917, Jacqueline Auriol s’est passionnée pour l’aviation sur le tard. Issue d’un milieu privilégié – « elle était née Douet, son père était négociant en bois et sa mère était parisienne » – elle monta à Paris pour étudier à l’école du Louvre.

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Sportive accomplie, c’est dans une station de ski qu’elle rencontra celui qui allait devenir son mari, Paul Auriol. Son beau-père ne fut autre que Vincent Auriol, président de la IVe République en 1947.

« Une femme puissante »

C’est sur les conseils d’un ancien pilote militaire qu’elle abandonna la décoration pour opérer un virage complet et privilégier l’aviation. Mais le 11 juillet 1949, le prototype d’hydravion dont elle assure le copilotage a un accident sur la Seine.

Grièvement blessée, elle souffre de plusieurs fractures du crâne et est défigurée. Elle doit subir une vingtaine d’interventions chirurgicales aux États-Unis en seulement deux ans.

Cet accident aurait pu lui couper les ailes. Mais la Challandaise a « du caractère » et persiste dans sa voie. « Quand elle avait quelque chose en tête, elle allait jusqu’au bout », dit Martine avec admiration. « C’était une femme puissante. »

Des records à profusion

Jacqueline Auriol enchaîna les performances.

En 1952, elle devient l’aviatrice la plus rapide du monde avec un record à 855,92 km/h. Record qui lui est repris l’année suivante par l’Américaine Jacqueline Cochran. Des deux côtés de l’Atlantique, la bataille était féroce.

En 1953, la Challandaise est la première Européenne à franchir le mur du son. En 1955, elle redevient la femme la plus rapide du monde, en volant à 1,151 km/h. Elle est décédée en 2000 à l’âge de 83 ans.

« Une vie hors du commun »

D’après tout ce que j’ai lu sur elle, j’imagine que c’était une femme adorable, qui a su se faire aimer. C’était une personnalité hors du commun, qui a eu une vie hors norme.

Martine Barreau

« Grâce à Erick Croizé, président de la Société d’histoire et d’études du nord-ouest Vendée, j’ai pris contact avec Siegfried Auriol, petit-fils de Jacqueline, qui fut lui-même pilote d’essai, et dont la fille travaille dans l’aéronautique. Il était très content à l’annonce d’une fresque sur sa grand-mère. »

Devant la fresque, Martine Barreau dit sa joie de contribuer à « rendre la ville agréable. Si des habitants veulent nous emboîter le pas, on serait ravi », dit-elle en pensant à une autre illustre challandaise : « Colette Le Bret. »

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