Journal d’un mortel piégé dans une boucle infinie

J’ai passé plus d’un an à faire des allers-retours dans l’Enfer de Hades 2, depuis son lancement en accès anticipé en mai 2024. À chaque nouvelle mise à jour de l’Early Access, j’ai replongé, curieux de découvrir ce que Supergiant avait concocté. Parfois enthousiaste, parfois sceptique, mais jamais déçu, j’ai vu le jeu évoluer sous mes yeux, se sculpter petit à petit, courbe après courbe, comme un Pygmalion obsédé par la taille de sa plus belle statue.

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Je me souviens de mes premiers runs catastrophiques, de ma surprise en découvrant certaines armes, de la jubilation ressentie lorsqu’un build parfaitement huilé me permettait de massacrer des vagues d’ennemis avec une aisance indécente. Et puis il y a eu la rage froide, celle qui vous saisit quand un boss pulvérise vos espoirs à un souffle de la victoire. Ma première rencontre avec Scylla et des sidekicks musicaux reste gravée dans ma mémoire : la musique Corral Crown qui explose, la salle qui s’embrase, mes palpitations qui montent à 200… et moi qui rate un dash au pire moment. Une humiliation totale. La revanche, une demi-douzaine d’essais plus tard, a eu la saveur d’un festin olympien.

Avec le temps, j’ai appris à aimer Mélinoé, à partager ses doutes et ses victoires. Quand elle se rabaisse face aux dieux, j’ai envie de lui hurler de se redresser. Quand elle franchit une salle en titubant, je serre les dents avec elle. Et quand, après des dizaines d’heures, elle accomplit enfin l’impossible, c’est comme si j’avais triomphé à ses côtés. Hades 2 n’est pas seulement un jeu, c’est une expérience qui vous aspire et vous pousse à revenir encore et encore, non pas parce qu’il le faut, mais parce que vous en avez viscéralement besoin. Supergiant n’a pas seulement crée une boucle temporelle : il a fabriqué un piège dont on ne veut jamais s’échapper.

Moi non plusMoi non plusHécate toi de mon chemin

Supergiant Games n’avait jamais donné de suite à l’un de ses titres. Que ce soit avec Bastion, Transistor, Pyre (si Bastion a bénéficié de l’effet boom indé du Xbox Live Arcade, les deux autres ont été assez injustement ignorées du grand public), à chaque fois, le studio changeait radicalement de registre, d’univers et de mécaniques, tout en développant déjà les germes de ces mêmes obsessions et angoisses qu’on retrouvera dans Hades. Alors, quand Hades 2 a été annoncé, beaucoup ont levé un sourcil perplexe — nous les premiers. Qu’y avait-il à dire de plus après l’épopée de Zagreus et sa fuite hors des Enfers ? À l’époque, on s’était même autorisé un soupir blasé : une suite, vraiment ?

Un an et une ribambelle de mises à jour plus tard, nous voilà forcés de ravaler notre scepticisme. Supergiant n’a pas seulement prolongé l’expérience Hades, il l’a transcendée, peaufinant chaque détail avec une minutie démente pour livrer un diamant brut, à la brillance presque divine. Pourtant la tâche semblait insurmontable, et les premières heures de jeu démontrait une filiation très nette, presque soumise à un héritage écrasant. Et pourtant, s’il est clair que Hades 2 est bel et bien la suite directe de son aîné, il a réussi à se construire une identité bien a part. Pour plusieurs raisons, à commencer par un premier bouleversement se nommant Mélinoé, sœur de Zagreus, héros du premier opus.

Quand on est nul en haïkuQuand on est nul en haïku

Là où Zagreus voulait fuir les Enfers pour respirer l’air libre et régler ses comptes familiaux dans un complexe d’Oedipe mal dégrossi (« je veux pas reprendre la multinationale de Papa Hades, et aller vivre chez maman Perséphone »), Mélinoé n’a pas ce luxe. Son objectif n’est rien de moins que tuer Chronos, incarnation du Temps, qui a ravagé aussi bien l’Olympe que les Enfers. On passe donc d’un récit presque intime, celui d’un fils qui voulait simplement comprendre d’où il venait, à une tragédie d’ampleur cosmique. Ici, les dieux ne sont plus des figures stables mais des pantins terrifiés, forcés de déléguer leur survie à une jeune déesse inexpérimentée aux épaules trop frêles pour une mission aussi titanesque.

Mélinoé n’est pas une guerrière, mais une sorcière, maladroite, rongée par le doute, mue par un devoir qui la dépasse. C’est ce contraste, inscrit dans le dur par sa fragilité, sa peur, sa rage contenue, qui la rend immédiatement attachante. Là où Zagreus se la jouait cool et séducteur, Mélinoé incarne la transcendance par la douleur et la persévérance. Chaque run devient alors une métaphore du dépassement de soi, où trébucher, se relever, et recommencer, encore et encore, jusqu’à accomplir l’impossible. Supergiant signe ainsi une double mise en abyme, celle de l’essence même du roguelite (lancer une run, combattre, mourir, gagner en expérience, relancer une run, ad libitum) et du travail même d’un studio condamné à toujours faire mieux. Ils sont forts, très forts.

Surement un extrait d'une table ronde chez SupergiantSurement un extrait d’une table ronde chez SupergiantFana de Armas

L’autre atout majeur, c’est la refonte très maligne du système de combat d’Hades. Si on conserve l’ossature du jeu précédent, avec une attaque classique, une attaque dite « Technique » et un dash, mais la quatrième option de base a été profondément modifiée. Là où Zagreus utilisait des « Lancers », des artefacts qui allaient se loger dans le corps de ses ennemis, Mélinoé maîtrise les glyphes, des zones magiques qu’elle plante dans le sol et définissent une zone précise avec divers effets. Ces glyphes servent parfois d’épine dorsale à des builds entiers, ils peuvent ainsi ralentir, blesser, contrôler la foule, booster les dégâts ou la régénération de mana, selon les Bienfaits accordés par les Dieux (on y reviendra).

L’apparition d’une barre de mana est d’ailleurs l’une des grosses nouveautés du jeu, ressource indispensable qui impose une gestion du tempo et encourage des stratégies plus subtiles. Mélinoé, en tant que sorcière, combat différemment de son frère, et manipule la magie (ce qui exige de la mana, d’où la jauge de points spirituels, CQFD). Chaque action concentrée (ou action/technique/glyphe Ω), déclenchée en maintenant le bouton ad hoc, coûte un nombre donné de points de mana, ce qui altère profondément l’appréhension du combat.

Hades 2, c'est que de l'AmourHades 2, c’est que de l’AmourLes Dieux aux Armes

Du sorcier stratégique au brawler sans finesse, Hades 2 offre à chacun soulier à son pied. Chaque arme dispose d’une identité forte et de mécaniques qui transforment votre manière d’aborder un run.

Le Sceptre de Sorcière (Descura) sert d’arme de départ et incarne la polyvalence : attaques rapides au corps-à-corps combinées à des projectiles pour tenir les ennemis à distance. Les joueurs en quête de vitesse préféreront les Lames Sœurs (Lim & Oros), deux dagues qui misent sur l’agilité et des dégâts bonus lorsqu’on frappe dans le dos, parfaites pour les adeptes du dash-attaque incessant. À l’opposé du Sceptre, la Hache Sélénique (Zorephet) offre de lourds coups destructeurs, au prix d’une lenteur punitive.
Pour ceux qui veulent garder leurs distances, les Torches Plutoniennes (Ygnium) permettent de bombarder l’écran de boules de feu fantomatiques, idéales pour exploiter la magie et gérer les foules. Le Crâne d’Argent (Revaal), lui, introduit une mécanique risquée où chaque projectile doit être récupéré après tir, forçant à rester mobile sous peine de se retrouver désarmé au pire moment. Enfin, le chouchou de l’auteur de ces lignes, le Manteau Noir (Xinth) transforme Mélinoé en machine de guerre, capable de bloquer les attaques, de combiner frappes rapides et tirs de missiles.

Du côté de la méta, Supergiant s’en est donné à coeur joie. Les armes ont largement gagné, en variété, en inventivité et en audace. Si on démarre le jeu équipé de notre Sceptre de Sorcière, on finira par disposer de six armes différentes dont l’appréhension demandera un vrai travail d’adaptation pour en maîtriser les rythmes et l’ampleur de leurs mouvements. Mention spéciale au Manteau d’Ombres, véritable coup de génie qui transforme Mélinoé en mini-Gundam ambulant, équipée d’un jet pack, de poings à propulsion rapide et d’un lance-missile dorsal. Parce que là où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. Combinant à la fois les Poings Jumeaux, le Canon Adamantin et le Bouclier du Chaos (l’attaque Ω du Manteau d’Ombres crée un écran de protection équivalent à la charge du Bouclier) du premier jeu, il s’agit là clairement d’un pur délire de développeurs, qui a pour résultat un immense plaisir de jeu très régressif où on bourrine (c’est très relatif) allègrement les rangs ennemis en s’esclaffant comme une hyène.

Et bien entendu, comme si cela ne suffisait pas, chaque arme dispose de trois variantes (ou Aspects) qui viennent tordre un peu plus l’appréhension du matériel de bataille. Seul bémol, certaines armes souffrent encore de déséquilibres qui peuvent frustrer lors des premières heures. Certaines options semblent nettement supérieures à d’autres, au point de rendre certains runs artificiellement plus faciles. Rien de dramatique toutefois : Supergiant a déjà démontré sa réactivité avec les patchs de l’Early Access, et on peut raisonnablement s’attendre à un rééquilibrage régulier dans les mois à venir.

Le choix des armes n’est que le début de votre plongée dans une méta-progression dantesque. Le système de cartes de tarot introduit une couche de stratégie supplémentaire. En amont de chaque run, sur l’autel dédié, on choisira un ensemble de cartes de tarot, dont le coût unitaire varie de 0 à 5 points, et octroie des bonus permanents, de la simple résurrection supplémentaire à des améliorations plus complexes, comme l’optimisation des bienfaits des dieux ou des synergies avancées entre altérations d’état des ennemis. Si au départ, on ne peut équiper que quelques cartes, on finit par se livrer à un véritable travail de deck building, tant les connexions entre cartes et articulations avec différents builds deviennent subtiles.

Et bien sûr, ces cartes sont elles-mêmes améliorablesEt bien sûr, ces cartes sont elles-mêmes améliorablesJe Glyphe sur votre seumBienfaits pour ma gueule

Comme dans le premier Hades, chaque run est parsemé de petits coups de pouce des Dieux de l’Olympe (Zeus, Hera, Demeter, Aphrodite… toute la smala est là). Ces bienfaits modifient profondément votre style de combat : attaques plus rapides, glyphes renforcés, effets élémentaires comme la brûlure, la foudre ou le gel… À vous de composer le build idéal en jonglant avec le hasard et les synergies offertes par les divinités rencontrées. Ce à quoi s’ajoutent les sorts offerts par Séléné, Déesse de la Lune, qui remplace les Appels Divins du premier jeu.

Avant chaque tentative, Mélinoé peut également équiper un artefact divin, un objet rare octroyé par un Dieu ou un personnage clé qui influence le déroulement du run. Ces artefacts fixent parfois le ton d’une partie entière : un bonus de défense pour survivre plus longtemps, un objet qui augmente la qualité des bienfaits, ou encore un talisman qui garantit la présence d’un Dieu précis dans les premières salles. Choisir le bon artefact, c’est déjà commencer à planifier sa victoire.

Comme si ça ne suffisait pas, Supergiant a introduit également un système de crafting grâce au chaudron d’Hécate. On y infuse divers éléments que l’on aura récolter dans notre petit jardin de permaculture ou au cours de nos escapades pour influencer directement les runs, avec l’apparition de zones de repos supplémentaires, affaiblissement de certains boss, ou encore la production de certains artéfacts clés qui feront avancer le scénario. Le tout est parfaitement dosé, assez profond pour les joueurs fins stratèges sans jamais devenir une corvée pour ceux qui veulent juste se consacrer à l’épuration systématique des couloirs du Tartare. Last but not least, on adoptera aussi plusieurs familiers, chacun offrant des bonus uniques au combat ou à l’exploration. Vous pourrez ainsi trouver et améliorer Frinos le crapaud, Toula le chat, Raki le corbeau, Hécube la chienne et Gale le putois, des compagnons qui évolueront au fil du jeu et renforceront progressivement votre arsenal via des compétences passives ou actives (bonus de récoltes de ressources d’artisanat, de points de vie ou de mana, attaques ponctuelles sur l’ennemi…).

Et une fois préparé, et après être passé devant la stèle des Châtiments (permettant de gonfler la difficulté des runs comme avec le système de chaleur du premier volet), il ne reste plus qu’à aller accomplir son grand oeuvre. On tombe alors sur un choix inédit par rapport à Hades 1, puisque deux routes principales s’offrent au joueur. La première mène vers les tréfonds du Tartare et reprend la structure classique du premier jeu, avec enchaînements d’arènes et boss de fin de niveau. La seconde grimpe vers l’Olympe et s’avère plus rafraîchissante. On y progresse en direction de la cité d’Ephyre, où on peut constituer son build en choisissant quasiment à la carte les différents Bienfaits accordés par les Dieux, puis en bateau à travers des combats courts et intenses, dans des arènes très confinées, jusqu’à la Montagne Sacrée (rien à voir avec Jodorowsky, quoique…. disons qu’on est à mi-chemin entre les délires hallucinés de Jodorowsky et l’ambiance shonen nekketsu de Saint Seiya). Le plus surprenant, c’est sans doute que toute cette accumulation de mécaniques, qui peuvent semblées indigestes à l’écrit, s’articulent en réalité de façon très souple et douce, Supergiant ajoutant toujours au bon moment une nouvelle trouvaille et un nouveau concept, renouvelant à chaque fois notre intérêt.

Cette dualité double non seulement la durée de vie mais aussi la tension dramatique. Chaque chemin possède ses propres demi-boss et boss, son rythme, ses mécaniques. Leurs patterns sont toujours lisibles, les bastons intenses, et les victoires toujours jouissives. Tant dans leur caractérisation que dans leur incarnation graphique, ils s’avèrent tous aussi marquant que les Grands Patrons du volet précédent. Et comme toujours, roguelite oblige, la mort n’est pas une fin mais une étape. Après chaque défaite, on retourne à la Croisée des Chemins, hub central où Mélinoé interagit avec les PNJ, renforce ses cartes, et tisse des relations en offrant nectar et ambroisie. Ces échanges, comme dans le premier opus, contribuent à faire respirer l’histoire entre deux tentatives d’échappées étouffantes et à enrichir l’histoire en donnant une dimension presque intime à la progression.

La Croisée des Chemins, c'est toujours l'occasion de se lancer dans un karaokéLa Croisée des Chemins, c’est toujours l’occasion de se lancer dans un karaoké30 minions d’amis

À ce titre, on pensait le scénario du premier Hades inégalable – rappelons qu’il avait été le premier jeu vidéo à recevoir le prix Hugo qui récompense les oeuvres de SF et de Fantasy -. Pourtant, cette suite le surpasse. Les dialogues sont plus riches, les personnages plus nuancés, et leurs relations beaucoup plus finement tissées. Mélinoé porte un poids immense en tant que fille d’Hades, sœur de Zagreus, elle est constamment comparée à son illustre fratrie et jugée par des Dieux eux-mêmes affaiblis par la menace de Chronos.

Ce dernier, d’ailleurs, est une réussite totale. À la fois terrifiant et charismatique, il se permet des apartés méta savoureux, brisant parfois le quatrième mur avec une ironie déstabilisante. Mais, une fois encore,la véritable force du jeu réside dans la manière dont chaque run nourrit la narration. Les victoires, les défaites, les choix du joueur modifient les dialogues et la perception qu’ont les PNJ de Mélinoé.

Cependant, si l’aventure reste globalement passionnante, le endgame narratif se révèle un peu moins solide que celui d’Hades premier du nom. Certaines pistes scénaristiques s’effilochent au fil des runs, comme ce lien étrange et jamais totalement éclairci entre Chronos et Mélinoé, qui semblait pourtant être l’un des moteurs de l’histoire. Ce n’est jamais catastrophique, parfois on ressent un léger flottement, comme si certaines idées avaient été abandonnées en cours de route. Rien n’empêche d’espérer que Supergiant viendra combler ces zones d’ombre dans de futures mises à jour, mais à l’heure actuelle, la conclusion narrative manque d’un petit supplément d’âme (damnée, évidemment).

Au fil des parties, on voit les dieux douter, se déchirer, négocier avec leurs propres peurs. Même les personnages secondaires bénéficient d’arcs narratifs soignés et surprenants, souvent drôles (celui d’Eris), parfois bouleversants (Narcisse et Écho), et toujours pertinents. Mention particulière à Hypnos, dont la quête est sans doute possible l’une des mieux écrites de toute l’histoire de Supergiant, et ce, depuis les débuts du studio.

Hypnos dans ses grandes manoeuvresHypnos dans ses grandes manoeuvresZeus do it

Si on a été cueilli par la structure interne et les mécaniques d’Hades 2, impossible de passer sur le fait que le titre de Supergiant est un véritable chef-d’œuvre en mouvement. Si les captures d’écran sont sympathiques, elles ne peuvent pas rendre justice aux microdétails qui prennent vie à l’écran. Les cheveux d’Aphrodite semblent flotter dans un halo d’étoiles, les yeux de Chaos scintillent d’une lumière presque hypnotique. Chaque décor est une peinture animée, du port d’Ephyre aux mécaniques infernales des chambres de Chronos. On se surprend à matraquer la touche de capture d’écran presque autant que celle des attaques, tant le studio californien a livré à chaque paysage et à chaque portrait un tableau d’artiste d’une beauté diabolique.

Quant à la bande-son de Darren Korb (collaborateur historique de Supergiant, et doubleur de Zagreus), elle se révèle progressivement. D’abord discrète, elle se déploie en couches successives, mêlant cordes, nappes synthétiques et boucles électro entêtantes. Mention spéciale à « The Necropolis » et à « Mountain of the Gods », morceaux parmi les plus mémorables du jeu qui se vissent immédiatement dans votre mémoire à long terme. Mais le summum est atteint quand Korb nous sert une revisite d’un des morceaux cultes du premier volet, qui accompagne le climax narratif du jeu (on ne dévoilera pas le titre du morceau pour ne pas gâcher la surprise, mais les premières notes ne manqueront pas de coller la chair de aux poules aux joueurs d’Hades 1). La cerise sur une pièce montée déjà outrageusement bien garnie.

Oui, il y a aussi du fan serviceOui, il y a aussi du fan service

On y a passé un peu de tempsAvec ses deux parcours distincts, ses mécaniques foisonnantes et ses dialogues au cordeau, Hades 2 offre une durée de vie monumentale. Comme dans le premier opus, vaincre le boss final ne marque pas la fin de l’aventure mais le début d’un nouveau cycle. Les défis supplémentaires, paramétrés via la stèle de pari, permettent d’ajuster la difficulté pour maintenir une tension constante (tandis que le mode Divin garantit une expérience accessible pour les nouveaux venus). À cela s’ajoutent les défis de Chaos, des épreuves aux conditions imposées par le Dieu (arme et build prédéfini – d’ailleurs un excellent moyen de tester différents builds rapidement -) aux atours de mini speedruns… Autant dire qu’on peut s’y perdre jusqu’à la fin des temps, comme le suggère l’ultime piste du jeu « The End of Time ».

Malgré toutes ces qualités, il y a une chose en particulier qui sublime le chef-d’oeuvre qu’est Hades 2, c’est l’amour. Tout dans ce jeu transpire l’amour que Supergiant porte à son public. Chaque salle, chaque dialogue, chaque ligne de code respire la passion et le respect du joueur. Jouer à Hades 2, c’est recevoir un cadeau des Dieux. Comme Prométhée offrant le feu aux hommes, Supergiant a volé un peu de l’essence divine d’un art total pour la placer entre nos mains. La seule chose qu’on ait envie de dire, c’est Merci.