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Publié le 29/09/2025 22:44
Mis à jour le 29/09/2025 22:44
Temps de lecture : 4min – vidéo : 3min
Dette de la France : comment est-elle financée ?
(France 2)
3min
On ne cesse de déplorer ses records à la hausse, la dette française atteint désormais 3 416 milliards d’euros, du jamais-vu. À qui appartient-elle, et pourquoi certains en détiennent une petite part ? France Télévisions fait le tour de la question.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Vous ne le savez peut-être pas, mais vous prêtez chaque jour de l’argent à l’État français pour se financer. Comment ? À travers vos économies. Assurance-vie ou encore livret A, votre épargne aide à financer la dette. Ophélie Jannet n’y avait jamais prêté attention, mais une partie de son assurance-vie souscrite en 2021 a bien été investie dans la dette française. C’est écrit sur une petite ligne. « Le premier poste d’investissement de votre assureur est un poste qui est investi sur de la dette française. C’est bien ce rendement qui va quelque part contribuer à revaloriser votre contrat », lui explique Gilles Belloir, directeur général de Placement-direct.fr.
Apprendre que son épargne sert à l’endettement de la France inquiète un peu l’avocate : « On sait que la dette française augmente. On sait qu’on n’est pas forcément très bons payeurs aussi. Donc oui, on se pose des questions sur ce que ça va donner par la suite. Je me dis, est-ce que mon épargne va participer de plus en plus à l’effort de la France ? J’en sais rien du tout », réagit-elle. « Donc, même lorsque vous investissez, ou que vous placez de l’argent sur un livret A, une petite part de ces sommes qui contribuent au financement de l’État français », résume Gilles Belloir.
Alors comment la dette française se retrouve-t-elle dans nos livrets d’épargne ? Pour se financer plusieurs fois par mois, l’État cherche à emprunter de l’argent sur les marchés. Banques, fonds de pension, assurances se positionnent et achètent des morceaux de dette que l’on appelle des obligations. C’est ainsi que la dette de la France se retrouve par petits bouts dans nos produits de placement et d’épargne.
Parmi les banques françaises qui en détiennent le plus, on trouve la Société Générale, la Banque Postale, BNP Paribas, le groupe BPCE et le Crédit Agricole. Au total, les banques et assurances françaises prêtent environ à l’État 19,6 % de ses besoins. Les organismes d’États tricolores comme la Banque de France financent, eux, près d’un quart de la dette française, 24,4 %.
Mais la majorité de notre dette est détenue hors de nos frontières, au Royaume-Uni, par exemple. Au cœur de la City, à Londres, Andrew Chorlton l’admet : notre dette, il l’adore. Il est le directeur d’une société d’investissement dont le portefeuille est plutôt bien rempli. « Ici, on gère plus de 400 milliards d’euros », explique-t-il. Lui investit dans la dette de nombreux pays pour le compte de ses clients, les yeux rivés sur ses écrans. « Regardez l’Allemagne, leur taux d’intérêt sur 10 ans, 2,72 %. Et puis l’Espagne, la Grèce, l’Italie, la France, autour de 3,5 % », montre-t-il sur un tableau qui répertorie les taux.
Malgré le montant gigantesque de la dette française et notre note dégradée sur les marchés financiers, sa société, M&G Investments, a augmenté ses investissements le mois dernier, car notre dette est fiable et rentable selon lui. « On n’investit que si on estime que le risque en vaut la peine et qu’on est suffisamment rémunérés. Aujourd’hui, on pense que la France offre un bon équilibre entre risque et rendement. Par conséquent, on augmente peu à peu nos placements dans les obligations de l’État français puisque les taux d’intérêt sont plus intéressants », développe le directeur des investissements obligatoires M&G Investments.
Au total, les investisseurs étrangers détiennent notre dette à 54,7 %. L’Allemagne et la zone euro, mais aussi les États-Unis et le Japon. Des pays qui auscultent au quotidien les décisions françaises et pour qui la stabilité politique est décisive lorsqu’il s’agit d’investir dans la dette française.