Fort d’un mercato estival offensif, l’Olympique de Marseille comptera sur ses renforts pour dominer l’Ajax Amsterdam mardi soir en Ligue des champions.

Il est souvent coutume de dire que l’adaptation dans le football reste une question de temps. Appréhender un nouvel environnement, un nouveau mode de vie, de nouveaux partenaires, un nouvel entraîneur, n’est pas donné à tout le monde dans un laps de temps restreint. Des difficultés qui prévalent pour les joueurs, mais aussi leur entourage, avec femme et enfants contraints de suivre les pérégrinations du papa, avec le lot de changements que cela apporte.

À ce petit jeu, l’OM et sa frénésie perpétuelle sur le marché des transferts a encore fait fort cet été. Douze arrivées, dont six tardives et seize départs. La Commanderie tel un hall de gare. Pour autant, entre août (1 victoire, 2 défaites) et septembre (3 victoires, 1 défaite contre le Real Madrid), la différence est frappante. L’équipe transfigurée. Les recrues y sont pour beaucoup. État des lieux des hommes qui ont changé le visage de l’OM.


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Benjamin Pavard, la rage et l’expérience

Ses débuts à l’OM : 4 matches, 1 but
Recrue de toute fin de mercato, avec un contrat signé dans sa chambre de Clairefontaine pendant un entraînement des Bleus, Benjamin Pavard semble appartenir à l’OM depuis des mois, voire des années. Souriant, détendu, motivé et expérimenté, le champion du monde 2018 tient son rang sur la Canebière. «Marseille, ça ne se refuse pas», avouait-il au moment d’expliquer les raisons d’un départ de l’Inter Milan, lui qui fut titulaire en finale contre le Paris SG, vers un OM au projet flou. Résultat, que ce soit dans l’axe ou à droite, comme face au Real Madrid où il a tenu tête à Rodrygo puis Vinicius, Pavard apporte expérience, hargne et puissance à une défense qui en manquait cruellement.

Nayef Aguerd
ALEXANDRE DIMOU / REUTERS

Nayef Aguerd, le héros du Classique

Ses débuts à l’OM : 3 matches, 1 but
Des doutes entouraient l’état de forme du Marocain, souvent blessé ces derniers mois. Ils ont rapidement été balayés. S’il a été absent au Bernabeu, le défenseur central a, au cours de ses trois titularisations, démontré tout son talent dans une arrière-garde marseillaise qui peut difficilement se passer de lui. À ses côtés, Balerdi joue mieux. Auteur du seul but lors du Classique face au Paris SG lundi dernier (1-0), l’ancien Rennais brille par sa science du placement et diffuse une vraie sérénité. Un vrai bon coup jusqu’à maintenant. Si son physique le laisse tranquille, il fera parler de lui.

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Emerson Palmieri, la force tranquille

Ses débuts à l’OM : 4 matches
Pour ses deux premières titularisations dans son nouveau club, le champion d’Europe 2020 s’est coltiné Mastantuono au Bernabeu et Kvaratskhelia au Vélodrome face au Real et au PSG. Pour deux copies consistantes et rassurantes. Avec le départ de Merlin, l’OM a coché le nom de l’ancien Lyonnais pour occuper le côté gauche de sa défense. Pour le moment, c’est une réussite. Expérimenté (29 sélections, 31 ans), solide et précieux, l’Italien a déjà fait oublier le Rennais. Sa relation avec Weah est aussi à saluer, reste à savoir s’il en fera de même avec Paixao. Dès mardi contre l’Ajax ?

Angel Gomes, la bonne pioche

Ses débuts à l’OM : 5 matches, 1 but
Recruté (gratuitement) très rapidement lors de ce mercato, l’ancien Lillois connaît déjà bien son nouveau club. Pas anodin si dans cet été mouvementé, Roberto De Zerbi l’a toujours titularisé en Ligue 1… sauf contre le Paris SG, ni face au Real Madrid. Les deux plus gros matches de ce début de saison. Son coach a expliqué ce choix par rapport au défi proposé par le plus grand club de Ligue 1 et le plus grand club du monde, tout en défendant l’apport de l’Anglais. Joueur vif, rapide, technique, mais aussi moins habitué au combat physique et sujet aux blessures, Gomes a montré ses qualités depuis le début de son aventure olympienne. L’arrivée d’O’Riley, concurrent direct après le départ de Rabiot, l’a renvoyé sur le banc lors des deux affiches. C’est aussi cela un grand club. La concurrence partout.

Timothy Weah, la belle surprise

Ses débuts à l’OM : 7 matches, 1 but
À 25 ans, Weah a vu du pays (PSG, Glasgow, Lille, Turin) depuis le début de sa carrière qui le voit aujourd’hui évoluer à Marseille depuis cet été. Désiré par le duo Benatia-De Zerbi et apprécié pour sa polyvalence, le fils de Mister George a séduit tout le monde sur la Canebière. Que ce soit face au Real ou contre le PSG, il a fait parler son volume de jeu, son goût de l’effort et sa propension à jouer avec et pour les autres. Étonnant pour un offensif, capable aussi de jouer dans une position plus reculée, élément qui comptera cette saison. Des débuts radieux qui demandent confirmation pour Timothy Weah, pas toujours régulier du côté de la Juventus Turin.


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Aubameyang, le retour du taulier

Ses débuts à l’OM : 6 matches, 3 buts
Face à l’inconstance d’Amine Gouiri, vrai-faux numéro 9, l’OM a pensé à lui pour donner un peu d’expérience à la ligne d’attaque. Bonne pioche jusqu’à maintenant. L’ancien Marseillais (36 matches, 19 buts en 2023-2024) s’est parfaitement réacclimaté et a déjà marqué trois buts en Ligue 1. Titulaire au Bernabeu, il a souffert contre le Real, trop esseulé. Avec Gouiri, ils se partagent le temps de jeu, mais lui joue les gros matches. Tout sauf un hasard. À 36 ans, « Aubame » reste vif et précieux, à l’image de son entrée décisive contre Strasbourg avec un but à la clé.

Medina, O’Riley, Paixao… Ces recrues qui doivent faire plus

Si les uns séduisent, les autres (nombreuses) recrues n’ont pas tous le même rendement. Pour des raisons diverses : niveau de jeu, acclimatation, utilisation par De Zerbi ou encore concurrence… Les nouveaux joueurs de l’OM ont encore des choses à prouver. C’est le cas d’Egan Riley, qui a montré ses limités en août, tandis que Medina est capable de hausser son niveau de jeu. Au milieu de terrain, O’Riley a un joli pied gauche mais il a erré à Madrid avant d’être placé un peu plus bas par la suite. Le Belge Vermeeren n’a pas encore vraiment débuté son aventure olympienne tandis que Traoré est blessé. Recrue la plus chère de l’histoire du club, le Brésilien Paixao a du mal sur son côté gauche. Impossible de lui tomber dessus, il vient à peine d’arriver. Mais à Marseille, les supporters ne sont pas connus pour leur patience.