Ce n’est pas parfait, mais c’est déjà mieux. Rouen (Seine-Maritime) s’est cette année glissé dans le top 10 des « villes centres de métropole les plus cyclables de France » du baromètre des villes cyclables, proposé par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) depuis 2017. Si la capitale normande rejoint ainsi Lille, Bordeaux ou Nantes, elle a surtout été remarquée pour avoir fait la plus forte progression ces cinq dernières années, passant de la note E (plutôt défavorable) à C (plutôt favorable).

« Cette progression n’est pas un hasard », se réjouit Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie. « Nous investissons massivement pour transformer les mobilités, améliorer la qualité de l’air en proposant aux habitants des aménagements sécurisés, adaptés et des solutions simples et accessibles financièrement. »

Dans le détail, les efforts de la ville sont mis en avant pour les participants. Le ressenti global, la sécurité et le confort sont en revanche classés comme « moyennement favorables ». Christelle Cubaud, présidente de l’Association française pour le développement des vélo routes et des voies vertes (AF3V), ne peut que tomber d’accord : « Etre cycliste à Rouen, et surtout sur la Métropole Rouen Normandie, ce n’est pas que du bonheur. Après, il faut reconnaitre qu’on vient de très loin et il faut du temps. »

Sans oublier les campagnes

Le baromètre en est, cette année, à sa quatrième édition. Tous les Français, cyclistes ou pas, ont pu répondre aux questions concernant leur commune. Il suffisait de 30 participants dans les communes de moins de 5 000 habitants et 50 au-delà pour les rendre éligible au baromètre final. Après la clôture des questionnaires, le 3 juin dernier, 2 646 communes sont ainsi entrées dans le classement, tandis que 12 984 ont recueilli au moins un témoignage. En Normandie, Val-de-Reuil (Eure, également troisième de la catégorie « petite ville » au niveau national), Le Trait (Seine-Maritime) et Duclair (Seine-Maritime) sont montés sur le podium.

Ces deux dernières communes font partie de la Métropole Rouen Normandie. Et ce n’est pas un hasard, insiste Christelle Cubaud : « Sur cette enquête, il y a une chose remarquable, c’est le nombre d’habitants de petites communes de la métropole qui ont répondu. Ils lancent comme un appel : Ne nous oubliez pas à la campagne ! Beaucoup d’aménagement sont faits en centre-ville ou en première couronne et les péri-urbains voudraient pouvoir circuler aussi à vélo en sécurité. Il faut de véritables projets pour développer un réseau en continu qui tienne la route. »

Même hors des villes, elle tient ainsi à ce que soient aménagées des petites routes et chemins, qui « doivent être pratiques et agréables ». « Il faut aussi poursuivre la mise en place de parkings à vélo et des actions en termes de formation notamment auprès des plus jeunes », ajoute-t-elle. « Pour nous, les références sont Grenoble, Strasbourg, Rennes et Lyon. Il y a encore des modèles à suivre. »

En attendant, la Métropole Rouen Normandie va poursuivre son engagement pour le vélo avec un plan dont l’objectif est « d’encourager l’usage de la bicyclette à grande échelle pour atteindre 12% de part modale dans le centre-ville et 5% à l’échelle de la métropole d’ici 2035 ». Une ambition qui reste modérée.