DÉCRYPTAGE – Alors que l’inflation a considérablement ralenti et que le pouvoir d’achat augmente, la consommation des ménages en biens se maintient à un niveau beaucoup plus faible qu’avant la crise sanitaire. La faute à l’incertitude politique, mais pas seulement.
Le retour de la consommation en France est comme Godot dans la pièce de Samuel Beckett : on en parle beaucoup, on l’espère mais jamais on ne le voit. En août, la consommation des ménages en biens a marqué un timide rebond de 0,1 point, à 46,089 milliards d’euros, selon les données publiées par l’Insee ce mardi. La reprise est surtout marquée dans l’habillement-textile «du fait d’une hausse des dépenses d’habillement», mais les autres biens, fabriqués ou alimentaires, sont stables. Dans l’ensemble, cependant, la tendance générale reste moins bonne qu’avant la crise sanitaire. Alors qu’elle stagne autour de 46 milliards d’euros chaque mois depuis fin 2022, elle évoluait aux alentours des 48 milliards entre 2017 et début 2020, avant la chute abyssale liée au confinement (32,4 milliards en avril).
Or, cela fait plusieurs années maintenant que Bercy et les grandes institutions comme l’Insee ou la Banque de France, tablent sur une reprise des achats de biens. « On attend un rebond de la consommation en 2025 et 2026 », confiait encore en juin dernier un membre du cabinet d’Éric Lombard, ministre de l’Économie sortant. Un sursaut qui se fait toujours attendre. La croissance du pays en aurait pourtant bien besoin, elle qui devrait être de 0,7% en 2025 selon la Banque de France, et de 0,8% selon l’Insee. Une amélioration, certes, par rapport à leurs précédentes prévisions, toutes deux à 0,6%, mais un rythme toujours poussif. L’activité économique progresserait ensuite légèrement, selon la Banque de France, pour…
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