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Marine Tondelier à Bram (Aude), le 27 septembre 2025.
POLITIQUE – Les sondages animent (beaucoup) et électrisent (souvent) les débats politiques. Le dernier publié lundi 29 septembre par l’Ifop (pour L’Opinion et Sud Radio), qui teste une dizaine de candidats probables à la prochaine élection présidentielle, ne fait pas exception. Si Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon sont donnés en tête de la gauche, aucun candidat écologiste n’apparaît sur la ligne de départ. Ce qui agace fortement la patronne du parti.
« Dans aucune des hypothèses, une candidature écologiste n’a été sondée. Ce parti pris interroge, car les écologistes ont présenté une candidature à toutes les élections présidentielles depuis 1974, sauf en 2017 », pointe Marine Tondelier sur X ce mardi 30 septembre. Selon elle, « rien n’indique que les écologistes seraient absents de la prochaine élection présidentielle ». En effet, ils sont partie prenante d’un processus de primaire avec le Parti socialiste, Génération.s et l’Après. Clémentine Autain et François Ruffin ont déjà fait savoir qu’ils seraient candidats à cette primaire, mais eux non plus n’apparaissent pas dans le sondage.
Marine Tondelier observe que « l’Ifop n’a pas choisi de sonder que les candidatures déclarées ». « Par exemple, la candidature de Dominique de Villepin est proposée alors qu’il n’a jamais été candidat à la présidentielle et qu’il n’a pas formellement annoncé sa candidature ». Elle déplore un deux poids-deux mesures dans le tri des candidatures à même de figurer dans le sondage.
« Dans une démocratie déjà malade, il n’est pas acceptable que des instituts de sondages et leurs commanditaires se livrent à des manipulations au moyen de méthodologies et d’hypothèses biaisées », regrette la patronne des Verts, qui révèle avoir décidé de saisir la commission des sondages. Créée en 1977, cette autorité est censée contrôler les sondages électoraux et s’assurer qu’ils n’entravent ni la lisibilité d’une élection, ni son bon déroulement. Car on sait depuis longtemps à quel point ces études façonnent l’opinion et influent sur le cours d’une élection.
Marine Tondelier a reçu le soutien de Manuel Bompard. « Marine Tondelier a raison de saisir la commission des sondages. Il est temps de rétablir la sincérité des scrutins et de débarrasser le débat public des pressions orientées des sondeurs », estime le coordinateur de La France insoumise, qui avait moqué la fiabilité de ce même sondage quelques heures plus tôt, rebaptisant l’Ifop en « Opif ». « Qui peut croire qu’un tel échantillon est représentatif ? Est-ce parce que l’Ifop participe aux meetings islamophobes de Retailleau qu’il supprime de son échantillon ceux qui votent LFI ? », avait-il interrogé.
