Un psychothérapeute autoproclamé et gourou d’une secte, qui sous couvert de polyamour et d’utilisation de drogues hallucinogènes commettait notamment des viols sur ses adeptes, a été condamné ce mardi à Montpellier à 18 années de réclusion. Prononcée après un court délibéré par la cour criminelle de l’Hérault, cette condamnation pour viols mais aussi abus de faiblesse à l’encontre notamment de membres de la communauté dont il était le dirigeant incontesté, est assortie d’une période de sûreté de 12 ans.

Celle-ci est conforme aux réquisitions prononcées lundi par l’avocat général, Jean-Luc Beck. Cette peine est inférieure de deux ans à la peine maximale de 20 ans de réclusion que Jorge M.C., 51 ans, encourait en théorie. En détention provisoire depuis quatre ans, il dispose de 10 jours pour faire appel.

La cour a reconnu coupable cet homme au discours souvent confus d’avoir usurpé le titre de psychothérapeute, d’avoir dirigé une association de type sectaire – l’Athanor, qu’il avait fondée à Montpellier – et d’avoir placé sous un système de contrainte physique ou morale quatre de ses adeptes dans une « colocation » où il incitait ses adeptes à avoir des relations sexuelles sous LSD et ecstasy, de puissants hallucinogènes.

Les juges ont aussi condamné l’ancien gourou pour avoir violé une jeune femme qui avait fréquenté la communauté lorsqu’elle avait 22 ou 23 ans, notamment lors d’un « massage tantrique ». A la barre, elle avait expliqué s’être sentie forcée de « passer à la casserole » pour satisfaire cet homme qui n’admettait pas la contradiction.

« Je m’excuse auprès de tout le monde »

Jorge M.C. a aussi été jugé coupable du viol d’une ex-compagne, active à ses côtés au sein de l’Athanor. Cette femme d’une cinquantaine d’années a dans un premier temps été poursuivie pour complicité, avant de bénéficier d’un non-lieu et de se porter partie civile, estimant après coup avoir été également sous son emprise et avoir été violée. Dans son réquisitoire, l’avocat général avait estimé que les faits la concernant n’étaient prouvés mais la cour en a donc décidé autrement.

Les juges ont en outre jugé l’ex-gourou coupable de viols sur deux ex-belles-filles lorsqu’elles étaient mineures et de corruption de mineure sur sa propre fille. « Je m’excuse auprès de tout le monde d’avoir été un sombre idiot qui ne voulait jamais avoir tort », a déclaré Jorge C. M. avant que la cour se retire pour délibérer. « J’imagine leur avoir toujours laissé le choix », avait-il toutefois ajouté.