C’est le « spectre zéro de la pensée ». La procureure de Paris, Laure Beccuau, a dénoncé ce mardi matin sur BFM TV les « réactions haineuses » à l’encontre de la présidente du tribunal correctionnel qui a condamné Nicolas Sarkozy, et précisé que « 24 types de propos haineux » avaient été identifiés dans les enquêtes ouvertes.
Ces enquêtes, dont l’ouverture est connue depuis vendredi soir, sont confiées à un office central « qui a compétence nationale » et « qui va nous permettre de regrouper toutes les procédures et d’aller chercher, où qu’ils se trouvent, les auteurs de ces propos ».
La procureure de Paris a expliqué que ce « déchaînement haineux » s’était produit principalement sur les réseaux sociaux, « derrière lesquels, semble-t-il, un certain nombre de personnes tentent de se dissimuler derrière des pseudos ». « L’anonymat des réseaux sociaux n’existe pas : on les retrouvera », a martelé Laure Beccuau.
Dépaysement
Une fois que les auteurs « auront été identifiés » sous la direction de son parquet, Laure Beccuau fera « une requête en dépaysement afin que ce soit une autre juridiction qui les juge ».
Ce dépaysement est une procédure classique, déjà appliquée par exemple pour les menaces contre les magistrats ayant condamné Marine Le Pen, en mars dernier. C’est le parquet de Bobigny qui avait repris les investigations, aboutissant à la condamnation d’un septuagénaire.