Mi-avion de ligne, mi-avion de chasse. L’aéroport de Toulouse-Blagnac a accueilli pendant plusieurs heures ce lundi un curieux modèle d’un Airbus A320 modifié avec le nez d’un avion de chasse, comme le rapporte La Dépêche. Si cela a pu en surprendre plus d’un, il s’agit d’un test tout à fait sérieux venant du centre aérospatial allemand (DLR).

Les ingénieurs Airbus ont tout simplement remplacé le traditionnel radôme de l’avion – du nom technique du nez de l’appareil qui protège le radar des intempéries et des chocs de toute nature – par celui d’un chasseur Eurofighter pour tester en vol un nouvel équipement.

« Un avion de recherche exceptionnel »

L’appareil est, en fait, utilisé comme un laboratoire volant. « Ce qui rend cet avion de recherche si exceptionnel, c’est son nez, différent de celui d’un Airbus A320 commercial classique. L’A320 ATRA est équipé du nez d’un chasseur Eurofighter, développé et assemblé spécialement pour cet avion d’essai par les ingénieurs Airbus de Manching », explique Airbus dans un communiqué.

Le centre aérospatial allemand veut, en réalité, essayer, grandeur nature, un nouveau radar à balayage électronique. Ce dernier doit améliorer les capacités de l’avion de chasse dans les opérations air-air et air-sol. Airbus doit fournir, depuis une commande passée en 2020, 115 radars E-Scan aux Eurofighter allemands et espagnols.

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Mais le test s’effectue sur des avions de ligne. Pourquoi ? Tout simplement pour réduire la durée de la campagne d’essais. « L’A320 peut rester dans les airs plus longtemps qu’un Eurofighter », explique Thomas Hirsch, le chef de projet du radar E-Scan d’Airbus. À raison de 3 heures d’autonomie pour le chasseur contre plus de 6 heures pour un A320. De quoi réduire le temps de tests du radar par deux.

Cette campagne d’essais a débuté le 21 janvier dernier. L’A320 nouveau look avait été aperçu pour la première fois à Brunswick, en Allemagne. « Une fois le développement terminé, le radar AESA-MK1 sera intégré et utilisé sur la dernière génération d’Eurofighter espagnol Halcón I et allemand Quadriga », assure Airbus. Impossible donc de voir ce nez plus longtemps dans nos aéroports.