Trump se rêve-t-il en Clinton ? Avec ses propositions en 20 points pour un plan de paix à Gaza et un soutien encore conditionnel de Benyamin Netanyahou, on est bien sûr loin de la signature, en 1993, sur la pelouse de la Maison-Blanche, des accords d’Oslo entre Arafat et Rabin, sous les auspices du démocrate américain, sur la table même où furent signés quinze ans auparavant les accords de Camp David.

N’empêche, le fantasque président républicain, en mettant sur la table ce plan succinct, contribue à rouvrir une perspective de cessez-le-feu, et tout ce qui peut mettre fin aux souffrances des Gazaouis doit être pris en considération. La récente reconnaissance par plusieurs pays, dont la France, d’un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU a sans doute aidé à ces bougés diplomatiques. Que n’a-t-elle été effectuée plus tôt par Paris, pour accélérer la fin des massacres en cours à Gaza !

Le poids de la France, son histoire diplomatique avec le Proche-Orient sont ainsi reconnus par le président américain, qui, dans son plan, fait explicitement référence à la récente feuille de route franco-saoudienne formulée devant l’ONU. « Personne ne sera forcé de quitter Gaza », se ravise encore Trump, lui qui voulait il y a quelques mois vider le territoire de ses habitants. Il assure également que « les conditions pourraient enfin être réunies pour ouvrir une voie crédible vers l’autodétermination et la création d’un État palestinien, que nous reconnaissons comme étant l’aspiration du peuple palestinien ».

Des questions restent en suspens, et quelles questions : le plan Trump suppose que le Hamas renonce à toute gouvernance sur Gaza, accepte une démilitarisation totale. Le plan n’aborde ni la question des frontières ni celle de la future capitale d’un État palestinien.

À Gaza, ce nouveau plan semble accueilli avec scepticisme, après deux précédentes trêves qui n’ont pas duré. Ses adversaires se trouvent aussi en Israël, où l’extrême droite joue la surenchère guerrière et suprémaciste. Dans ce contexte, Emmanuel Macron ne peut rester inactif, en considérant qu’avec un discours à la tribune de l’ONU le travail est achevé. Même si le plus dur est à venir.

Pour une information libre sur la Palestine

Nous avons été l’un des premiers médias français à défendre le droit des Palestiniens à disposer d’un État viable dans le respect des résolutions de l’ONU. Et nous avons inlassablement défendu la paix au Proche-Orient. Aidez-nous à continuer de vous informer sur ce qui se passe là-bas. Grâce à vos dons.
Je veux en savoir plus !