Des rayons bien rangés, des prix cassés et des files d’attente organisées. De nouvelles épiceries solidaires vont ouvrir sur les campus d’Aix-Marseille Université (AMU). Après un appel d’offres lancé en juin, quatre nouveaux magasins vont bientôt ouvrir : sur le campus de Saint-Charles (3e), à la Timone, à la faculté de pharmacie (5e), sur le campus de Luminy (9e) et à l’IUT Saint-Jérôme (13e).
« Elles ont pour objectif de donner ou de vendre une alimentation sûre, diversifiée, de bonne qualité afin de participer à la bonne santé des étudiants par l’alimentation« , précise Éric Berton, le président d’AMU.
Des produits entre 10 et 30% du prix du marché
Plus de choix dans les produits, des boutiques ouvertes plusieurs fois par semaine, les épiceries solidaires ont de quoi séduire. Pourtant, leur arrivée ne fait pas l’unanimité sur le parvis du campus Saint-Charles. « Le problème, c’est que le modèle de l’épicerie est très différent de celui de la distribution », pointe Lyes Belhadj, président de l’association de solidarité étudiante Solid’AM.
Grâce aux associations comme Solid’AM, les étudiants peuvent obtenir, pour 2 euros, un panier composé de fruits, légumes, produits d’hygiène et d’entretien, lors de distributions organisées chaque semaine. Tandis que les épiceries solidaires, mises en place en 2019, proposent un choix plus large de produits alimentaires et hygiéniques entre 10 à 30% du prix du marché.
Des étudiants mitigés
Plusieurs associations étudiantes regrettent que leurs distributions alimentaires n’aient pas reçu d’autorisation sur les campus où des épiceries solidaires vont ouvrir leurs portes. Une position contestée par la direction d’AMU : « C’est faux. Elles sont non seulement autorisées par AMU mais elles sont encouragées et en grande partie financées par l’établissement. Toutefois, elles ont été soumises au respect de certaines règles, qui n’ont pas été respectées par l’une des deux associations étudiantes distributrices. »
Alors que la première épicerie solidaire devrait ouvrir ses portes sur le campus Saint-Charles le 16 octobre prochain, Camille, étudiante en sciences, s’inquiète : « Entre un panier à 10-20 euros et une distribution à 2 euros, le choix est vite fait. Ça handicape toujours un peu plus les personnes précaires. » « Et cela ajoute de la précarité à la précarité », renchérit Martha, en master. Mais, Rosalie, en première année de médecine à 19 ans, pense, de son côté, que « c’est peut-être plus agréable de pouvoir choisir ses produits comme dans un vrai supermarché, plutôt que de récupérer des aliments que l’on n’aime pas forcément et qu’on ne consomme pas toujours ».