Le violoncelliste Dominique de Williencourt sera jugé par la cour criminelle départementale de Paris pour viols et agressions sexuelles sur personne vulnérable après la plainte d’une ancienne élève, des faits qu’il conteste. Barbara – le prénom a été changé – avait contacté en juin 2016 la Brigade de protection des mineurs de Paris pour dénoncer des atteintes sexuelles ayant débuté quand elle n’avait pas encore 18 ans, selon elle.
Cette musicienne professionnelle, aujourd’hui dans la trentaine, accuse son professeur de l’époque de l’avoir violée et sexuellement agressée à plusieurs reprises, tout en la plaçant sous emprise, au moment où elle souffrait de troubles liés à une dépendance à l’alcool, à un mal-être et à son anorexie. Une trentaine d’années la séparait alors de son professeur au Conservatoire à rayonnement régional de Paris.
Pas d’« affabulation » ni « animosité personnelle »
Dominique de Williencourt, 65 ans, évoque lui des relations sexuelles consenties après la majorité de son ex-élève et « conteste toute emprise, ce que plusieurs témoins, nous le verrons à l’audience, viennent confirmer », commente l’avocat du musicien, Patrick Maisonneuve. Le musicien n’aurait « pas perçu » la « vulnérabilité » de la plaignante « même si c’était une gamine qui pouvait avoir des problèmes d’alcool », assure le conseil. « L’anorexie, certains témoins disent qu’ils ne l’ont pas perçue », poursuit Me Maisonneuve. « L’état de contrainte de la victime suppose que l’on puisse développer des faits objectifs et on ne peut pas le déduire de la seule constatation d’une situation qui serait professeur-élève », appuie-t-il encore.
En juillet 2024, un juge d’instruction parisien avait ordonné le renvoi devant la cour criminelle départementale du musicien. La décision a été confirmée par la cour d’appel de Paris en juin. Dans son arrêt, la cour d’appel souligne que les déclarations de la plaignante sont « corroborées par celles de son entourage » et a écarté toute « affabulation » ou « animosité personnelle », remarquant au contraire « un récit des faits clair » et le « syndrome post-traumatique » de Barbara.
Le renvoi a été définitivement acté mi-septembre par la Cour de cassation. L’audience n’est pas encore fixée. Sollicités par l’AFP, ni la plaignante ni son avocat, Tewfik Bouzenoune, n’ont souhaité s’exprimer.