Par
Nicolas Zaugra
Publié le
5 avr. 2025 à 6h46
La compagnie ferroviaire espagnole Renfe a annoncé vendredi 4 avril 2025 avoir lancé une « réflexion » sur sa stratégie de développement en France, en raison des « difficultés et des retards » que le groupe public rencontre dans son déploiement sur le marché français.
« Face aux difficultés et retards successifs rencontrés dans le déploiement de son offre de services à grande vitesse en France, Renfe confirme avoir engagé un processus d’analyse et de réflexion sur sa stratégie globale dans ce pays, assure la compagnie ferroviaire espagnole Renfe dans une déclaration transmise à l’AFP ce vendredi 4 avril 2025.
La ligne Lyon-Barcelone déficitaire
Le lancement de la ligne Toulouse-Barcelone est reporté, signale notre rédaction actu Toulouse.
Des annonces qui interrogent sur l’avenir de la ligne Lyon-Barcelone lancée en 2022 et toujours déficitaire.
La ligne Lyon-Paris de Renfe pas près d’arriver
L’engagement initial d’exploiter des liaisons avec Lyon et Marseille avait pour but d’obtenir les autorisations nécessaires pour rejoindre plus facilement Paris. Mais la ligne Lyon-Barcelone est pour l’instant un gouffre financier pour l’Espagne sans garantie de se développer en France sur des lignes très rentables comme Lyon-Paris.
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La Renfe, qui accuse régulièrement les autorités françaises de freiner l’arrivée de ses trains sur le marché français, avait annoncé mi-octobre la mise en place de liaisons directes entre Barcelone et Toulouse, avec des arrêts à Carcassonne et Perpignan.
Cette liaison était censée marquer une nouvelle étape dans le développement en France de la compagnie, qui effectue déjà depuis 2023 des liaisons directes Barcelone-Lyon et Madrid-Marseille et qui ferraille depuis des mois pour étendre sa desserte vers Paris.
Son arrivée sur le Paris-Lyon-Marseille est désormais évoquée pour… 2029.
L’Espagne dénonce les méthodes de la France
La compagnie publique attribue ces retards aux obstacles mis en place par le gestionnaire du réseau ferré français, SNCF Réseau, accusé de vouloir protéger la SNCF face à la concurrence européenne, une critique relayée par le gouvernement espagnol.
« Il est clair pour tout le monde que la France met tout en œuvre pour empêcher un véritable processus de libéralisation sur son marché », avait ainsi dénoncé fin septembre le ministre des Transports Oscar Puente, en dénonçant un manque de réciprocité.
La SNCF exploite des trains sur le marché espagnol, via sa filiale Ouigo, depuis le printemps 2021.
Ces trains à bas coûts desservent notamment Barcelone, Valence, Alicante, et l’Andalousie, où la compagnie low cost s’est lancée en janvier dernier.
La SNCF dément, Trenitalia « n’a pas eu spécialement de problème »
Interrogé par l’AFP lors de ce lancement, le directeur de la branche TGV France et Europe de SNCF Voyageurs, Alain Krakovitch, avait nié tout manque de réciprocité, assurant que les retards de la Renfe étaient liés à ses choix technologiques, qui compliquent l’homologation de ses trains.
La compagnie italienne Trenitalia, qui propose cinq allers-retours par jour entre Paris et Lyon et deux entre Paris et Milan, « n’a pas eu spécialement de problème pour rentrer en France. Ça montre bien qu’on ne met pas de barrières », avait-il souligné.
Avec AFP
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