TÉLÉVISION – Cyril Hanouna est tout beau. Tout neuf ? Ça, c’est moins sûr. Un mois – jour pour jour – après sa prise de poste à la tête de sa nouvelle émission sur W9, l’ex-présentateur vedette de C8 a en tout cas retrouvé des couleurs dans les audiences, au point d’avoir frôlé le record établi le jour du lancement ce lundi 29 septembre.
Premier talk-show de France devant Quotidien et C à vous, selon le groupe M6, Tout beau, tout n9uf a attiré près de 900 000 téléspectateurs en moyenne entre 18 h 45 et 21 h 15 du lundi au vendredi en septembre, soit une part d’audience de 5,4 %, contre 5,2 % pour l’émission de Yann Barthès et 5 % pour celle de France 5, d’après Médiamétrie.
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Ces chiffres, qui propulsent les audiences de « la petite chaîne » qu’est W9, sont stables, d’après Le Parisien, et se rapprochent sensiblement des niveaux de Touche pas à mon poste, ajoutent Les Échos. Il faut dire que la nouvelle recette de Cyril Hanouna ressemble à s’y méprendre à l’ancienne, quelques chroniqueurs en moins.
Et ce, en dépit de certaines des promesses faites au moment des négociations avec les dirigeants de la maison mère, dont son vœu d’abstinence en politique. Spoiler alert : il a sauté directement le 1er septembre. La raison ? Ce sondage : « François Bayrou a déclaré que ce sont les Français qui dépensent l’argent public. Est-ce que ça vous choque ? »
Baba et débats (pas) dépolitisés
Outre son avis en catimini sur une potentielle dissolution, Cyril Hanouna a ensuite lancé un second débat. Cette fois, sur la « pause numérique » dans les établissements scolaires, cheval de bataille de l’ex-ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne qui voulait interdire l’utilisation du téléphone portable à l’école et au collège.
Les jours suivants ont été du même acabit. Emmanuel Macron ? « Ça fait huit ans qu’il ne bosse pas », entend-on Laurent Fontaine lancer autour de la table, le 9 septembre. En troisième semaine, c’était au tour d’Aurore Bergé. « Elle a envie de baiser », lâche Jean-Marie Bigard. Avant de se reprendre : « Pardon, je n’ai rien contre cette connasse. »
La démission de Bayrou, les premières heures de Lecornu, mais aussi un retour sur la journée de mobilisation nationale du 10 septembre… Rien n’échappe à Cyril Hanouna et sa bande, renouvelée avec l’arrivée d’anciennes figures politiques, comme Marlène Schiappa, ou politisées à droite, à l’image de Shana Loustau et Olivier Dartigolles, ex-visages de CNews.
Une émission apolitique et sans conflits, vraiment tournée vers le divertissement comme le souhaitait la direction de M6, était-elle vraiment possible ? « Avec les audiences qu’on faisait sur TPMP, vous croyez vraiment que je vais tout changer », avait lui-même ironisé dans le courant du mois d’août Cyril Hanouna.
Matthieu Delormeau, AD Laurent…
En juin, le patron du groupe M6 avait, lui, tenu à nuancer ses premiers propos. « Il y a trois interdits : pas de promotion de fake news, pas de débat politisé, et pas d’attaque ad hominem. En dehors de cela, il aura beaucoup de liberté. On veut une émission divertissante et poil à gratter », déclarait-il à nos confrères du Parisien.
Poil à gratter : c’est-à-dire ? Le témoignage maladroit de Matthieu Delormeau sur son addiction à la cocaïne, sans la présence d’un addictologue en plateau, rentre-t-il dans cette définition ? Et quid de la présence d’AD Laurent, influenceur accusé de véhiculer des stéréotypes masculinistes et sexistes sur les réseaux, sur le banc des chroniqueurs ?
Pour le moment, les dérapages sont encore loin de ceux qui ont marqué les plus folles heures de TPMP et les audiences sont bonnes. La direction n’a donc pas encore de raison de taper sur les doigts de son nouveau protégé. Pour combien de temps ? Les élections municipales du mois de mars 2026 approchent. La prochaine campagne présidentielle, aussi.
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