Aujourd’hui, Foster+Partners compte 20 bureaux dans 12 pays et emploie directement plus de 2 500 personnes dans le monde entier. Au fil des ans, Norman Foster a remporté de nombreuses distinctions, a été nommé pair à vie par la reine d’Angleterre en 1990 (il a démissionné de la Chambre des lords en 2010 parce qu’il avait transféré sa résidence principale en Suisse), a obtenu une licence de pilote et a même lutté contre des maladies mortelles. Tout au long de sa carrière, le design est resté à la fois une passion et une vocation.
« Le design est véritablement un enjeu social », explique-t-il. « Il existe pour améliorer notre qualité de vie, tant sur le plan matériel que spirituel. Il s’agit de concepts de beauté, de commodité, de travail durable avec la nature pour créer des communautés résilientes. »
Lorsqu’il a été inauguré en 2000, le Millennium Bridge était le premier pont réservé aux piétons à enjamber la Tamise depuis 100 ans. Il est doté d’une suspension unique à câbles tendus peu profonds qui offre une vue imprenable sur la cathédrale Saint-Paul.
Cristian Bortes
« La plus grande leçon d’histoire à retenir est que les villes en crise rebondissent toujours plus haut. »
Norman Foster
Qu’il s’agisse de panser les blessures du passé divisé de l’Allemagne en installant une coupole squelettique au sommet du Reichstag à Berlin, qui « place le public au-dessus du gouvernement », ou du Millennium Bridge à Londres, une prouesse technique qui a inauguré une nouvelle ère pour le quartier de South Bank, Norman Foster a constamment repoussé les limites de l’architecture. Ses créations incluent également des complexes hôteliers futuristes en Arabie saoudite et de nouvelles passerelles dynamiques à Venise, qui utilisent des matériaux légers et hautement performants, comme ceux employés dans les supercars, pour développer de nouvelles infrastructures de transport pour la ville flottante. Ses réalisations façonnent ainsi en permanence la manière dont les gens vivent, travaillent et se divertissent à travers le monde. Cependant, ce sont les leçons tirées de l’histoire qui guident sa vision de l’avenir.
La porte d’entrée vers les voies navigables de Venise : une structure de 37 mètres de long située à l’Arsenal. Son enveloppe extérieure est inspirée de la technologie légère utilisée dans les voitures de course telles que la Porsche 917.
Norman Foster sur un vélo aquatique Schiller à Venise. Porsche et la Fondation Norman Foster prévoient d’étendre leur collaboration au-delà de l’architecture pour se pencher sur l’avenir de la mobilité automobile.
« Nous remettons en question, nous contestons et, dans la mesure du possible, nous innovons. Nous essayons d’apporter des changements positifs, tout en restant conscients de la dimension historique », explique l’architecte. « Qu’il s’agisse des tremblements de terre de Lisbonne et de la naissance des structures sismiques, du choléra à New York qui a ouvert la voie à l’assainissement moderne, ou du grand incendie de Londres qui a conduit à la construction des maisons mitoyennes – et je pourrais citer d’autres exemples –, la plus grande leçon d’histoire à retenir est que les villes en crise rebondissent plus haut après chaque épreuve. »