TETIANA DZHAFAROVA / AFP
Volodymyr Zelensky juge la situation « critique » alors que la centrale nucléaire de Zaporijjia est déconnectée depuis une semaine, lors d’un discours ce mardi 30 septembre.
GUERRE EN UKRAINE – Il juge la situation « critique » et potentiellement dangereuse. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué ce mardi 30 septembre que la centrale nucléaire de Zaporijjia, occupée par les forces russes, était désormais déconnectée du réseau électrique ukrainien depuis sept jours consécutifs.
« En raison des attaques russes, la centrale a été coupée de son alimentation électrique et du réseau. Elle est alimentée en électricité par des générateurs diesel », a expliqué Volodymur Zelensky, dans son discours quotidien. « Ce sont les Russes qui empêchent la réparation des lignes électriques menant à la centrale et la restauration de la sécurité de base par leurs frappes. Et c’est une menace pour absolument tout le monde », a-t-il ajouté.
Il s’agit de la plus longue coupure d’électricité à Zaporijjia depuis que la Russie a pris le contrôle de la centrale nucléaire, la plus grande d’Europe, en 2022. Les six réacteurs, qui produisaient avant la guerre environ un cinquième de l’électricité ukrainienne, ont été arrêtés après la prise de contrôle. Mais la centrale a besoin d’électricité pour maintenir ses systèmes de refroidissement et de sécurité, qui empêchent la fusion des réacteurs et donc un grave accident nucléaire.
« Voler » la centrale
Samedi, Kiev avait déjà accusé Moscou d’avoir coupé la centrale nucléaire du réseau électrique ukrainien depuis mardi 23 septembre pour la « voler » en la rattachant au réseau sous contrôle russe, en dépit de risques pour de sécurité.
« Nous exhortons toutes les nations préoccupées par la sûreté et la sécurité nucléaires à faire clairement comprendre à Moscou que son pari nucléaire doit cesser », avait déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, dans un message sur son compte X.
Samedi, l’opérateur de la centrale contrôlé par le groupe russe Rosatom a confirmé sur Telegram que la centrale était privée d’alimentation électrique externe depuis mardi et que les générateurs diesel de secours assuraient actuellement ses besoins. Selon cette source, il y aurait suffisamment de réserves de carburant pour « un fonctionnement prolongé » en autonomie et le refroidissement des réacteurs serait accompli « entièrement ». Mais le ministre ukrainien Andriï Sybiga a accusé les opérateurs russes « d’ignorer toute considération de sécurité nucléaire » pour « faire plaisir à leurs patrons à Moscou ».
Selon lui, « la Russie a construit 200 kilomètres de lignes électriques en préparation d’une tentative de voler la centrale, de la relier au réseau (sous contrôle russe, NDLR) et de la relancer ». Il a accusé Moscou « d’actions irresponsables » ayant causé « beaucoup trop de risques » nucléaires depuis le début de la guerre en 2022.
Attaques contre des installations énergétiques
L’Ukraine a dit avoir été la cible dans la nuit de lundi à mardi de 65 attaques de drones, la plupart d’entre eux ayant été abattus par la défense aérienne. Certains engins ont touché des infrastructures énergétiques dans la région de Tcherniguiv (nord), privant d’électricité plus de 26 000 foyers, selon le chef de l’administration militaire de la zone.
Dans la nuit de samedi à dimanche, une vaste attaque de centaines de drones et missiles russes contre l’Ukraine a fait au moins quatre morts à Kiev, parmi lesquels une fillette de 12 ans, et des dizaines de blessés à travers le pays. Volodymyr Zelensky affirmé que des infrastructures énergétiques avaient aussi été frappées, accusant Moscou de vouloir à nouveau causer des coupures d’électricité massives dans son pays.
La Russie a lancé une offensive dans la région de Soumy après avoir fini en avril de repousser les forces ukrainiennes de la région russe de Koursk, dont elles occupaient une petite partie depuis l’été 2024. L’essentiel des combats se déroule cependant dans l’est du pays, où l’armée russe a accéléré sa progression ces derniers mois face à un adversaire moins nombreux et moins bien équipé. Les efforts diplomatiques pour mettre fin aux combats sont pour l’heure au point mort.