MÉDIAS – CNews dans le viseur de l’Arcom. Le régulateur de l’audiovisuel et du numérique a reçu plusieurs signalements liés au traitement par la chaîne d’information de la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l’affaire du financement libyen, a appris l’AFP ce mardi 30 septembre auprès de l’instance.

L’autorité de régulation n’a pas souhaité donner plus de précisions sur le nombre de saisines, qui doivent à présent être instruites pour décider des suites éventuelles de la procédure.

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Garante notamment de la rigueur du traitement de l’information, l’Arcom dispose, en cas de lancement effectif d’une procédure, d’un arsenal très large de mesures allant d’une lettre de rappel à des sanctions pécuniaires.

Sur X, le député LFI Aurélien Saintoul a rendu publique sa lettre de saisine de l’Arcom dans laquelle il accuse CNews « de manquements graves à ses obligations d’honnêteté » dans sa couverture de la condamnation de l’ancien président pour association de malfaiteurs.

Un bandeau « sans nuance ni guillemets »

Le député s’est notamment ému d’un bandeau affiché à l’antenne le 25 septembre, quelques heures après l’annonce du jugement, et intitulé : « Nicolas Sarkozy face à un procès politique ». Une affirmation « sans nuance ni guillemets » qui reprend, selon Aurélien Saintoul, « l’élément de langage partisan selon lequel la justice n’aurait pas été impartiale avec Nicolas Sarkozy ».

Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison avec incarcération prochaine pour avoir « laissé ses plus proches » collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007.

Nicolas Sarkozy, qui a fait appel du jugement, a dénoncé une décision « d’une gravité extrême pour l’État de droit ».

Après la condamnation en mars de Marine Le Pen à quatre ans de prison dont deux ferme dans l’affaire des assistants parlementaires du FN, l’Arcom avait été déjà saisie du traitement de cette décision sur CNews.

Dans une décision rendue publique mi-août, l’instance a estimé que plusieurs émissions de la chaîne « tendaient à mettre en exergue sans mesure, ni modération le caractère supposément indu, voire illégal, de la peine d’inéligibilité » prononcée contre Marine Le Pen, par ailleurs « présentée comme la victime d’un complot judiciaire ».

L’Arcom avait fermement appelé la chaîne à faire preuve, à l’avenir, « d’une vigilance accrue » sur le respect de ses obligations légales.

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