Par

Bertrand Dumarché

Publié le

29 sept. 2025 à 18h00

Lors d’une conférence organisée au SPACE, plusieurs agriculteurs et agricultrices ont partagé leur expérience de diversification. Transformer et commercialiser soi-même ses produits, un défi du quotidien qui se révèle à la fois exigeant et porteur d’opportunités.

Être au contact des consommateurs

« Ce qui compte, c’est le contact avec le consommateur et la possibilité de changer leur vision de l’agriculture, parfois biaisée par l’image de l’industriel », a témoigné Jérémy Robert, producteur de porcs et de volailles de Janzé, qui développe aussi avec son père une production d’huiles de colza et de tournesol. À la Maison Robert, l’innovation ne s’arrête pas là : sapins de Noël, hébergements insolites et projets d’agrotourisme complètent les activités.

Pour Chloé Barbelette, apprentie à la ferme de la Rondaie (Val-Couesnon, 35), la transformation et la vente directe sont une manière de valoriser ses produits, mais elles demandent une implication constante : « On ne se rend pas compte de ce que ça représente. La partie la plus compliquée, c’est le management, car il y a toujours quelque chose à gérer. » L’aventure a démarré simplement, grâce aux concours de belote locaux : les lots de charcuterie offerts ont amené les consommateurs à découvrir la ferme puis les marchés.

Marjolaine Lefeuvre, gérante de la crémerie de Brocéliande à Talensac et ambassadrice du réseau Terres de Sources, insiste également sur la difficulté du management : « Les salariés sont durs à recruter, à maintenir et à former. » Mais la diversification lui a ouvert de nouveaux horizons : après avoir multiplié les marchés, le déclic est venu avec le Covid, qui a boosté la vente directe. Aujourd’hui, elle fournit aussi 15 hôtels et vise la capitale : « J’ai toujours eu pour objectif de vendre à Paris. Ce sera bientôt le cas, au Salon de l’Agriculture pour commencer. »

Un levier économique

Au-delà de chaque parcours, un constat se dégage : la diversification est un levier économique mais exige rigueur, temps et compétences multiples. La clé réside aussi dans l’intégration à des réseaux et collectifs territoriaux, comme l’a rappelé Sidonie Dozoul, conseillère circuits courts et animatrice Bienvenue à la Ferme.

Entre contraintes de main-d’œuvre, besoin d’investissements matériels pour réduire la pénibilité et nécessité de communiquer, la transformation et la vente directe ne sont pas de tout repos. Mais elles permettent aux producteurs de mieux maîtriser leurs prix, de renforcer leur lien avec les consommateurs et de redonner du sens à leur métier.

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