Par
Enzo Legros
Publié le
1 oct. 2025 à 12h28
Ce jeudi 2 octobre, une nouvelle journée de manifestation est attendu à Toulouse. Lors de la précédente, le 18 septembre, la situation s’est tendue en fin de parcours avant qu’une opposition entre les « black blocs » et les forces de l’ordre ne débute. Une finalité récurrente dans les mouvements sociaux. Mais même à cet instant, aux alentours de 17 heures, le cortège intersyndical, soit quasiment toute la foule, avait déjà quitté les lieux. Comment les syndicats de Toulouse ont séparé leur manifestation des débordements ? Décryptage.
Composer avec la présence des « black blocs », « un enjeu »
La gestion de la présence des black blocs constitue un « enjeu » à la CGT 31, membre de l’intersyndicale organisatrice du 2 octobre. Le 10 septembre, ces groupes de manifestants vêtus de noir s’étaient positionnés devant le cortège général, ce qui avait causé l’interrogation les jours suivants.
« C’est très important que les syndicats restent en tête des manifestations », plaide Julien Terrié, de la CGT CHU de Toulouse, estimant « que les forces de l’ordre ont plus peur d’un mouvement construit et durable ».

À la tête du cortège, les syndicats ont brandi traditionnellement une banderole intersyndicale. (©Lucie Fraisse / Actu Toulouse)
Avant la manifestation, FSU-SNUipp expliquait avoir choisi de conclure la manifestation à Jean-Jaurès, en accord avec la préfecture, pour avoir une zone de dispersion plus sécuritaire que la place Saint-Cyprien, point final de la manifestation du 10 septembre.
Pour Pauline Salingue, membre de la CGT 31, la présence des « black blocs » dans les manifestations intersyndicales « peut compliquer les choses. Notre cortège cherche à avancer, la différence avec le 10 est que la foule était plus unie », ajoute-t-elle en bilan du 18 septembre.
Le principe d’une manifestation intersyndicale est selon elle plus simple à contrôler. « Le 10, nous étions co-organisateurs, on ne se voyait pas exiger d’être devant », indique Pauline Salingue. Mais le 18, le contrôle de la situation était du côté des syndicats.
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« On était prêts à rester »
Vers 16 heures, jeudi 18 septembre, des centaines de manifestants ont atteint l’intersection entre le boulevard de Strasbourg et les allées Jean-Jaurès, l’arrivée de la marche, où s’est dressé un mur de policiers.

Un barrage policier a bloqué les voies de sorties de Jean-Jaurès, à la fin de la manifestation. (©Enzo Legros / Actu Toulouse)
« La fin de manifestation est très importante, c’est le moment où on adresse nos messages au mégaphone et qu’on parle de la suite à donner au mouvement », explique Julien Terrié, secrétaire général de la CGT CHU de Toulouse.
Contrairement au 10 septembre, les débordements et l’évacuation par les forces de l’ordre, avec usage de gaz lacrymogène, « sont arrivés plus tard », constate-t-il. Le discours final des syndicats s’est donc tenu dans les règles. Mais au regard de la grandeur du cortège, l’intersyndicale a d’abord tenté de jouer les prolongations. « On était prêts à rester », assure Julien Terrié.
« On a l’expérience, on sait quand partir »
Devant les policiers, présents en nombre, plusieurs dizaines de manifestants se sont assises face au canon à eau qui les visait. « Laissez-nous marcher », ont-ils chanté, avec la volonté d’aller plus loin que Jean-Jaurès. Au fil des minutes, des individus, masques à gaz sur la bouche et capuches sur la tête, se sont joints à la partie, les « black blocs ».
« Ils sont là, viens on s’en va », s’est empressé de glisser une femme d’une cinquantaine d’années à son mari, visiblement inquiètes. Juste derrière, un syndicat s’est exprimé au mégaphone. Il a salué « la colère énorme » qui s’est exprimée lors des trois heures de marche dans le centre-ville de Toulouse, avant d’inviter tout le monde à quitter les lieux par les ramblas, la seule sortie accordée par les forces de l’ordre.

En quelques minutes, les forces de l’ordre ont fait évacuer les lieux, à l’aide de gaz lacrymogènes. (©Enzo Legros / Actu Toulouse)
« À ce moment-là, on a l’expérience, on sait quand partir », confie Julien Terrié, en rappelant que « le rôle des syndicats est de protéger leurs manifestants ». Au final, l’image d’une mobilisation pacifique reste dans l’esprit des organisations syndicales.
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