Par
Théo Zuili
Publié le
1 oct. 2025 à 17h19
Un chamois sauvage s’est introduit cet été dans le parc de la Tête d’Or à Lyon. Pendant environ deux semaines, les Lyonnais pouvaient tomber par hasard sur le mammifère au détour d’un chemin, entre les pensionnaires du zoo et les animaux de compagnie tenus en laisse.
« Une incroyable rencontre » : de quoi provoquer l’émerveillement des chanceux, dont certains ont profité du moment suspendu pour photographier ces clichés exceptionnellement rares à Lyon. Le chamois aurait ensuite quitté Lyon.
Voici ce que l’on sait.
Le chamois s’échappe en pleine ville
Observé en bonne santé au début du mois de juillet dans le parc de la Feyssine, l’animal en liberté s’est installé dans le parc de la Tête d’Or début août. La mairie défendait une doctrine de non-intervention, le chamois ne risquant rien dans le parc, où il ne présentait aucun danger.

Le chamois du parc de la Tête d’Or est peut-être venu du Bugey, des Alpes, du Jura ou du Massif central. (©Pat Martin – @reportagespixel sur Instagram / Document remis à actu Lyon)
Mais il n’est pas resté longtemps dans cet espace végétalisé de 105 hectares : le 11 août, des passants l’apercevaient en pleine rue, devant la porte des Enfants du Rhône au niveau du pont Wilson.
Face aux risques d’accidents et au danger pour la sécurité publique, les pompiers étaient alors intervenus sur place, accompagnés d’agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la police.
Selon nos informations, l’opération des spécialistes, équipés de fusils à fléchette tranquillisante, s’est soldée d’un échec. Le chamois retors a pu s’échapper et passer une nouvelle nuit en liberté dans la capitale des Gaules.
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Il disparaît dans la nature
Le lendemain, les services municipaux ont de nouveau observé l’animal sauvage rue Garibaldi, où il a été perdu de vue. Depuis, ni la Ville ni l’OFB n’ont effectué de nouvelles observations. « Il a dû regagner d’autres secteurs, hors ville de Lyon », selon Romain Chazal, chef du service départemental du Rhône de l’OFB.
« Les Lyonnais ont eu la chance de pouvoir l’observer pendant un moment sans avoir à se déplacer dans le Jura, l’Isère, ou l’Ain, où c’est une espèce qu’on observe régulièrement », ajoute-t-il.
Reparti par ses propres moyens en évitant l’anesthésie, le chamois ne nous a malheureusement pas envoyé de carte postale. Impossible, donc, de dire où il se trouve. Mais qu’était-il venu faire à Lyon, précisément ?
Que fait un chamois à Lyon ?
Sa présence est-elle le résultat d’une pression accrue de l’homme sur son habitat, ou au contraire l’effet d’une dynamique écologique positive ?
Aucun des deux, selon Romain Chazal : « Nous sommes habitués à voir des espèces en errance, qui apparaissent à des endroits où elles ne devraient pas. Notamment des oiseaux, comme le pouillot à grands sourcils. Quand c’est un mammifère, c’est plus impressionnant, c’est sûr. »
Il rappelle qu’un chamois avait visité Villeurbanne de la même manière, en 2008.
Gautier Chapuis, adjoint au maire Grégory Doucet en charge de la biodiversité, préférait y voir une bonne nouvelle. « C’est assez inédit à Lyon. Ça veut dire que le travail mené sur les continuités écologiques commence à porter ses fruits. On retrouve une vraie biodiversité en ville grâce à ce travail, on l’observe depuis un moment avec le retour d’oiseaux, petits mammifères et insectes, mais la venue d’un grand mammifère le prouve au grand public. »
Si on ignore l’état de santé de l’animal, il est certain que la brave bête doit être plus heureuse où elle se trouve que dans les rues de Lyon.
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