Viktor Orbán a réaffirmé que la Hongrie ne renoncera pas au pétrole russe en l’absence d’alternative. Il dénonce aussi l’attitude «agressive» de Bruxelles.

La Hongrie n’est pas prête à renoncer à importer du pétrole russe, comme le réclament les États-Unis de Donald Trump, et une majorité de pays de l’UE, a indiqué mercredi 1er octobre son premier ministre Viktor Orbán. «Nous n’avons aucune autre option, aucune», a-t-il affirmé devant la presse à Copenhague, assurant au passage que le président américain ne lui avait jamais demandé de fermer le robinet du pétrole russe.

«Le président américain respecte la souveraineté des autres pays, il m’a juste demandé quelle est la situation — c’est une différence importante, il n’est pas» comme les Européens, «qui sont plus agressifs que les Américains», a-t-il déclaré.


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Plusieurs pays de l’UE réclament que la Hongrie et la Slovaquie cessent d’importer du pétrole russe, dont les revenus financent une partie de l’effort de guerre de Moscou en Ukraine.

Donald Trump a de son côté maintes fois critiqué les achats de pétrole russe par les Européens, dénonçant un comportement «inexcusable», mais sans jamais pointer du doigt la Hongrie. «Ils financent la guerre contre eux-mêmes. Qui a déjà entendu parler d’une chose pareille ?», a-t-il ainsi lancé le 23 septembre devant les Nations Unies.

Des droits de douane imposés par l’UE

En décidant dès 2022 de se sevrer du pétrole russe, l’Union européenne avait toutefois accordé une exemption à la Hongrie et à la Slovaquie, pays enclavés et très dépendants des hydrocarbures russes. La remettre en cause nécessiterait l’accord des deux pays concernés.

Pour tenter de contourner cette difficulté, l’UE envisage d’imposer des droits de douane sur ses importations de pétrole russe. S’agissant d’une mesure commerciale, les 27 peuvent l’adopter à la majorité qualifiée, qui requiert l’approbation de 55% des États membres, soit 15 pays, représentant au moins 65% de la population européenne.

La Commission européenne a par ailleurs proposé aux États membres un arrêt total des importations d’hydrocarbures russes d’ici 2027, et même 2026 en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié (GNL).