Si Pecco Bagnaia semble s’être débarrassé de ses difficultés à exploiter la Ducati GP25, ce n’est pas encore le cas de Fabio Di Giannantonio. Le pilote VR46 n’a pas des soucis de la même nature puisqu’il alterne entre performances encourageantes et prestations énigmatiques. Au GP du Japon, il est même passé par ces sentiments du jour au lendemain.

Vendredi, après avoir signé le cinquième temps, il se satisfaisait d’avoir confirmé les bonnes sensations du test de Misano et avait du mal à contenir son enthousiasme. « En fait, c’est l’une de mes meilleures journées sur la moto cette année », confiait-il. « Je me sentais vraiment, vraiment bien. Les sensations étaient aussi très bonnes dans le time attack, j’ai apprécié de rouler. »

« Pour le moment, je suis vraiment impressionné par notre entame [de week-end]. Les sensations sont très bonnes, je peux prendre les trajectoires que je veux, attaquer sur la moto. Je ne veux pas trop en dire parce que cette année, j’ai peur de tout ce qu’il se passe cette année, mais cette journée a été vraiment positive et bonne pour nous. »

Échaudé par plusieurs déconvenues cette année, Di Giannantonio avait raison d’afficher cette prudence puisque son week-end a tourné à la catastrophe dès le lendemain. Il n’a pris que la 12e place en Q2 et a dû se contenter de la 13e place du sprint. En dehors du fait qu’il a été ralenti par l’accident du départ, il a surtout vécu une journée qu’il qualifiait de « dure, inattendue » sur la Ducati.

« C’est la deuxième fois que ça nous arrive cette année », déplorait-il samedi. « La première était à Brno, maintenant ici : d’une séance à l’autre, sans rien toucher, le comportement de la moto est complètement, complètement différent. Je ne peux rien faire de ce que je faisais avant. »

Fabio Di Giannantonio, VR46 Racing Team

Fabio Di Giannantonio

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

« C’est totalement inattendu pour l’équipe. On travaille, on essaie de comprendre ce qui a causé ça mais il n’y a pas encore de conclusions. C’est une grosse déception et c’est frustrant parce qu’en ce moment, ça parait hors de contrôle. On ne sait pas pourquoi. »

« Hier, je disais dans les interviews que c’était l’une de mes meilleures journées de l’année en termes de sensations, mais dès ce matin, en dehors de ma chute, je faisais la même chose qu’hier et, pourtant, je sortais large à chaque virage et le comportement de la moto était différent. C’est une situation bizarre. »

Je ne suis pas Frankenstein !

Di Giannantonio a la certitude de ne rien avoir changé dans son pilotage, ce qui est selon lui confirmé par les données, exactement comme il l’avait vécu en République tchèque : « À Brno on était lents. Si vous regardez le samedi matin, j’étais dans le top 5 avec l’un des meilleurs rythmes, or le même pilote n’a pas réussi à entrer en Q2 et à faire du bon travail dans les courses. Il se passe exactement la même chose. Pour le moment, on ne sait pas comment y remédier. »

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« Disons que ce qui est bien, c’est que je pilote comme hier et qu’on peut le voir dans les données, mais on est plus lents et on n’a pas le même comportement de la part de la moto », a-t-il ajouté, préférant ironiser sur sa certitude que la transformation ne venait pas de son côté : « Je ne suis pas Frankenstein ! »

Mais d’où vient le problème ? Interrogé sur la cause, Di Giannantonio a confié avoir une idée, sans vouloir trop en dire : « Oui, mais je ne suis qu’un pilote. Vous savez… Je ne suis pas ingénieur, je n’ai pas les données, je ne regarde pas autant l’ordinateur qu’eux, je n’ai pas leurs connaissances pour entrer là-dedans. Disons que ce n’est pas mon rôle. »

Fabio Di Giannantonio, VR46 Racing Team

Fabio Di Giannantonio

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Dimanche, Di Giannantonio a encore été incapable de jouer le top 10 et a dû se contenter de la 13e place, mais il a voulu manifester son optimisme : « Le résultat n’était pas celui que l’on voulait, mais ce qui est bien, c’est que l’équipe et moi, on est vraiment unis et que l’on croit en notre potentiel. Ils font tout pour comprendre la situation. »

« On sait qu’on est dans une situation imprévisible cette année : quand on est dans la bulle, le potentiel est incroyable et on peut se battre pour la victoire. Mais quand on n’y est pas, on a beaucoup de mal. C’est dommage, mais je crois qu’on peut progresser dans les prochaines courses, on est totalement impliqués pour le faire. La tête haute, le sourire et content du fait qu’on soit unis. »

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