Le concours de photos lancé pour célébrer la mise en place, voici trente ans, de « cadres de visibilité » autour du port et du fameux clocher de Collioure, a connu cet été un succès extravagant. On n’en attendait pas moins de la fameuse station balnéaire des Pyrénées-Orientales, cité des peintres et du fauvisme, désignée « Village préféré des Français » en 2024. Marc-André De Figuères (dit MA2F), l’artiste plasticien, à l’origine de ce qui était à l’époque une installation iconoclaste, a reçu plusieurs centaines de photos, la plupart du temps de touristes qui se sont piqués au jeu. Mais aussi de visiteurs venus de loin, de Suède, de Norvège ou encore de Pologne !
« Ce qui est marrant, au départ, c’est que ces cadres en laiton n’étaient pas faits pour réaliser des photos. C’était juste une aide pour mieux regarder notre clocher et le paysage à partir de douze points de vue remarquables. Mais, avec le temps, et les usages, il a bien fallu comprendre que nos visiteurs s’en servaient pour immortaliser leur passage », reconnaît MA2F qui a lui-même dirigé le concours.
Quarante très belles vues sélectionnées
Les nombreuses contributions ont permis de sélectionner quarante belles vues pour en faire une bien belle exposition. Et, surtout, quatre photos, les meilleurs on s’en doute, ont été récompensées. Dont une image magnifique du port et du clocher sur fond de ciel ocre-noir avec les panaches de fumée du mégafeu des Corbières poussés par le vent violent en plein mois d’août, jusque sur la côte catalane, créant ainsi une ambiance si particulière.
La photo qui a obtenu le 2e prix : le clocher de Collioure perdu dans un inquiétant ciel de cendres et de fumées le jour du méga feu de l’été dans les Corbières. DR
Après une première exhibition sur place, les quarante photos vont voyager jusqu’à Paris, pour être accrochées, prochainement, au siège de la Chambre nationale des propriétaires (72, rue de Longchamp, Paris XVIe), près du Trocadéro. L’organisme dirigé par Jean Pinsolle et Christophe Lamarque est devenu mécène de la manifestation.
Le 3e prix du concours est revenu à ce cliché un peu surréaliste qui transforme un cadre idéal en table pour un déjeuner au bord de la grande bleue. DR
Après trois mois d’exposition, les photos reviendront en Roussillon, au Palais royal de Collioure, grâce au conseil départemental des Pyrénées-Orientales, puis à la Maison de la catalanité de Perpignan et, enfin, en 2027, dans une galerie de Port-Vendres. Soit une exceptionnelle (et à peu de frais) mise en avant de Collioure. Et encore ne parle-t-on pas des millions de photos expédiées sur les réseaux sociaux du monde entier. Jusqu’à 4 000 par cadre de visée chaque jour. On comprend dès lors l’enthousiasme du maire, Guy Llobet, et la volonté de pérenniser une telle initiative, en l’organisant tous les deux ans. Une sorte de biennale pour le clocher de Notre-Dame-des-Anges, qui le mérite bien.