Par

David Saint-Sernin

Publié le

1 oct. 2025 à 18h29

Un rapport, communiqué le 26 septembre 2025, dans le cadre du conseil municipal de Toulouse, et qui détaille les derniers chiffres connus du nombre de verbalisations pour stationnement illicite (ou Forfait Post-Stationnement) dans la Ville rose est édifiant. Les automobilistes qui ne payent pas le stationnement seraient visiblement de plus en plus nombreux à être pris dans les mailles du filet. Les chiffres des verbalisations explosent en effet littéralement depuis 2022, pour une amende qui s’élève à 30 euros, sauf majoration. Automobilistes moins disciplinés ? Traque menée avec plus d’assiduité ? Pourquoi la hausse est si importante ces derniers mois ? Éléments d’explication.

Les voitures banalisées, première raison de la hausse

Elles sont entrées en service en août 2022 à Toulouse. Et depuis, les voitures banalisées équipées d’un système du contrôle LAPI, soit de Lecture semi-Automatique de Plaques d’Immatriculation, se révèlent particulièrement efficaces pour traquer le stationnement illicite dans les rues de la ville. Clairement, leur arrivée a été déterminante dans la hausse des amendes en ville.

« Aujourd’hui, nous sommes en mesure de contrôler chaque place de stationnement payante de Toulouse. Ce système permet clairement un contrôle plus fréquent de certaines zones et améliore le taux de rotation des véhicules sur les places de stationnement concernées. Il nous permet de libérer des effectifs pour effectuer plus de contrôles sur les zones bleues par exemple et plus largement aux abords des commerces de proximité », se félicitait, au moment du lancement en août 2024, Emilion Esnault, l’adjoint en charge à la sécurité à la mairie de Toulouse, ventant le nouveau système. Deux ans plus tard, le système se révèle redoutable pour les automobilistes dilettantes.

Nouveau bond en 2024 après une hausse vertigineuse en 2023

En 2024, ce sont 506 933 PV de stationnement qui ont été émis à Toulouse, ce qui représente une hausse de 15 % par rapport à 2023 quand 439 231 PV avaient été dressés.

Un chiffre qui arrivait déjà après une hausse vertigineuse lors de la première année de mise en place du dispositif quand les PV pour stationnement illicite avaient fait un bond passant de 252 600 en 2022 à 439 231 en 2023.

En 2021, ce sont 160 000 Forfaits Post-stationnements qui avaient été émis.

« Ce dispositif permet un meilleur contrôle du stationnement payant »

Pour la mairie, cette hausse du nombre de PV montre que « ce dispositif permet un meilleur contrôle du stationnement payant compte tenu du nombre important de places et de quartiers résidentiels ».

« L’objectif premier, c’est de faire appliquer la règle, car il y a des quartiers où, malgré le stationnement résident, les habitants ne pouvaient plus se garer… Cela améliore sensiblement les choses », expliquait en 2024, Emilion Esnault, à Actu Toulouse.

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Comment s’explique la hausse ?

Comment expliquer la nouvelle hausse des verbalisations entre 2023 et 2024 ?

Il y a d’abord eu une montée en charge du dispositif, passé de deux à cinq voitures banalisées dans ce laps de temps.

Le stationnement payant s’est également étendu à d’autres quartiers. Les quartiers Bonnefoy-Béteille (700 places) ont ainsi basculé en 2024. Au printemps 2025, c’est le « parking triangle », au pied de Jolimont, qui a basculé, comme le quartier Amidonniers, Héraklès.

Selon les chiffres de la mairie, 23 quartiers ont basculé dans le stationnement payant depuis 2017. En 7 ans, le nombre de places payantes est passé de 12 043 à 19 143. Le nombre de PV ne pouvait aller que crescendo.

Des recours en augmentation

Cette dernière année, la hausse du nombre de PV a également entraîné la hausse des demandes de Recours Administratif Préalable Obligatoire (RAPO).

« Le nombre de RAPO traités pour l’année 2024 est de 30 078, chiffre en augmentation de 7,5 % par rapport à 2023 (28 003). Les recours représentent 5,7 % de la totalité des forfaits post-stationnement émis. Ce taux est en diminution par rapport à l’année précédente, où il s’élevait à 6,4 % », indique la Ville de Toulouse.

Selon elle, « cette évolution correspond à une baisse de près de 11 % du taux de recours, traduisant une amélioration notable de la qualité du travail réalisé par les services compétents, ainsi qu’un renforcement de la fiabilité du service rendu aux usagers ».

« Le système dysfonctionne » selon une élue

Un avis que ne partage pas l’élue d’opposition, Odile Maurin, pour qui les chiffres présentés dans le rapport traduisent « un système qui dysfonctionne massivement ». Elle s’explique :

« 76 % des recours déposés ont été jugés favorables. Cela veut dire que sur 100 personnes qui ont déposé un recours, 76 avaient raison. Et encore, ces 76 % ne concernent que les personnes qui ont eu le temps et l’énergie et les compétences pour contester. Combien ont laissé tomber… ».

En 2023, ce sont 80 % des recours qui avaient été acceptés. Pour la Ville, « cette baisse reflète une meilleure anticipation des situations litigieuses, une plus grande rigueur dans l’émission des forfaits post-stationnement ainsi qu’une meilleure lisibilité des procédures ».

Technologie, recours…

Pour rappel, ces voitures ont une technologie dite embarquée qui leur permet de lire automatiquement les plaques des véhicules stationnés et de consulter directement la base de données des tickets ou abonnements des automobilistes. Les irrégularités constatées sont ensuite verbalisées par un agent assermenté présent à bord du véhicule. L’usager voulant contester un FPS en recouvrement forcé, dispose d’un délai d’un mois pour saisir le tribunal du stationnement payant.

Si les délais de traitement sont longs, la démarche peut aboutir si elle repose sur des éléments fondés. 123 FPS ont été annulés à la demande de la mairie de Toulouse.

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