Par

Clémence Pays

Publié le

1 oct. 2025 à 18h57

Au sein de la maternité de Nantes, il y a des couloirs où le calme est de rigueur, encore plus que dans le reste du bâtiment. Chuchotements, pas feutrés et gel hydroalcoolique font partie de l’ambiance générale. Ici, c’est le service de néonatalogie qui prend soin des prématurés et nouveau-nés en difficulté.

Bientôt, l’intégralité du service déménagera sur l’île de Nantes pour prendre ses quartiers dans le nouveau CHU. Ce futur hôpital, qui doit ouvrir en 2027, se veut être à la pointe. Et la maternité compte bien suivre le mouvement puisqu’en plus de bénéficier de locaux neufs, le professeur Cyril Flamant, chef de service de la Réanimation pédiatrique et néonatale, et ses équipes souhaitent mettre en place 32 chambres néonatales, pensées pour le bien-être des parents et leur enfant.

500 prématurés par an à Nantes

Chaque année, 75 000 bébés sont hospitalisés à la naissance en France, dont 60 000 prématurés. À la maternité de Nantes, ce sont 500 nouveau-nés qui sont hospitalisés chaque année.

Améliorer le développement des prématurés

L’idée de ces chambres est d’aménager un espace permettant aux parents de rester près de leur bébé prématuré, le plus souvent possible, notamment grâce à la présence d’un lit.

Ce projet est parti de publications scientifiques qui ont montré que la présence des parents auprès des bébés prématurés est associée à un meilleur devenir des enfants, à 1 an et à 5 ans. Cela veut dire qu’il faut qu’on favorise autant que possible la présence de ces parents, puisque cette présence-là permet de favoriser le peau à peau et promouvoir l’allaitement maternel en aidant la mère à allaiter. Ces deux pratiques sont associées à un meilleur développement psychomoteur des prématurés.

Pr Cyril Flamant
Chef de service de la Réanimation pédiatrique et néonatale au sein de la maternité du CHU de Nantes

La question de savoir comment favoriser cette présence des parents s’est alors posé. La réponse ? « Leur dédier un espace, dans les chambres de médecine néonatale, y compris dans les chambres de réanimation », retrace le professeur Cyril Flamant.

Si en néonatalogie, il n’y a pas de limite du nombre de visite et de leur durée, « la question est de savoir, comment on accueille les parents ». Le premier pas a été de mettre à disposition des lits d’appoints dans les chambres du service, « il y a une quinzaine d’années ».

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Trois chambres tests

En parallèle, le projet du futur CHU a vu le jour. « On a voulu créer des chambres tests pour se projeter dans le futur CHU et montrer qu’avoir un espace pour les parents permet de favoriser leur présence », explique le chef de service.

Avec l’aide de l’association Berse et de l’École de design de Nantes, une première chambre pilote a vu le jour en 2021, en réanimation, dans l’actuel service de néonatalogie. Après cette expérimentation, « on a tiré des conclusions sur ce qui était bien et moins bien ».

Une chambre néonatale test en soins intensifs a été mises en place. Elle fait 14m2 (soit 5m2 de moins que celles qui seront dans le futur CHU) et permet de séparer la zone de soins de la zone accueil parents.
Une chambre néonatale test en soins intensifs a été mise en place. Elle fait 14m2 (soit 5m2 de moins que celles qui seront dans le futur CHU) et permet de séparer la zone de soins de la zone accueil parents. (©Clémence Pays/actu Nantes)

L’équipe a ensuite mis en place une deuxième chambre, cette fois en soins intensifs (moins intensifs que la réanimation). Dans celle-ci, pour répondre aux demandes des familles, l’espace est plus marqué entre la partie soins et la zone dédiée aux parents.

Une troisième chambre a ensuite été aménagée. « On a eu des retours positifs des parents et des soignants. On a constaté que la présence des parents était plus importante », se satisfait le professeur Cyril Flamant.

9 985 euros par chambre

Face à ce constat le chef de service et les membres du projet ont déposé un dossier pour que l’ensemble des chambres en soins intensifs et réanimation néonatales soient dotées d’un espace similaire, soit « 32 chambres, dont 7 doubles ; ce qui fait au total 39 espaces à équiper ». Chaque chambre fera environ 19m2.

Certains centres ont déjà des espaces dédiés pour les parents. En revanche, Nantes sera le premier centre à le proposer pour toutes les chambres, de la maternité jusqu’à la réanimation.

Pr Cyril Flamant
Chef de service de la Réanimation pédiatrique et néonatale au sein de la maternité du CHU de Nantes

« C’est pour ça qu’on lance un appel aux dons pour subventionner ce projet », argumente le soignant. En effet, le fonds de dotation du CHU de Nantes, Naovie, a pris en charge le dossier.

« On fait appel aux entreprises, aux grandes fondations… On a lancé la campagne de collectes il y a quelques mois et on a déjà des promesses de dons. C’est un travail de longue haleine », détaille Bénédicte Hérissé, responsable des relations entreprises et du mécénat pour Naovie.

Concrètement, les murs des chambres et les équipements médicaux sont assurés par le CHU, mais ce sont les équipements annexes pour les parents qui vont être financés par le fonds de dotation. « C’est un projet majeur, on devient co-soignant en subventionnant ces chambres, estime le professeur Cyril Flamant. C’est un projet concret, leur argent va servir à acheter un réfrigérateur, un lit double, un espace bureau… »

Pour pouvoir équiper ces chambres, le besoin a été évalué à 9 985 euros par chambre.

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