Par Le Figaro avec AFP
Le 1 octobre 2025 à 13h58
    L’Euthyrox, un médicament contre l’hypothyroïdie correspondant à l’ancienne formulation du Levothyrox, est importé depuis 2017.
                GEORGE CALIN / MoiraM – stock.adobe.com
Le changement de formulation de ce médicament contre l’hypothyroïdie avait entraîné une crise en 2017, de nombreux patients se plaignant d’effets secondaires.
Mal anticipé, le changement de formulation du Levothyrox avait provoqué une crise en 2017, de nombreux patients atteints de maladies thyroïdienne déclarant des effets indésirables, ce qui avait contraint le laboratoire Merck à importer un traitement équivalent à l’ancienne formule, l’Euthyrox. L’Agence française du médicament (ANSM) a annoncé mercredi que celui-ci continuera à être distribué « jusqu’à fin 2028 » en France. La fin de commercialisation avait déjà été repoussée à plusieurs reprises à la demande des autorités sanitaires. L’ANSM recommande aux médecins de ne plus initier de traitement par Euthyrox en vue de l’arrêt définitif de commercialisation.
La distribution de l’Euthyrox, importé d’Allemagne, devait s’arrêter initialement en 2020 en France mais elle a déjà été prolongée plusieurs fois sur fond de bataille judiciaire autour de cette nouvelle formule, qui utilise le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients. « Cette prolongation des approvisionnements permet de poursuivre l’accompagnement des patients toujours traités par Euthyrox vers un autre médicament à base de lévothyroxine », souligne l’ANSM.
La même hormone
Les différentes spécialités contenant cette même hormone, qui sont disponibles en France avec leurs différentes compositions (excipients), sont commercialisées également à l’étranger depuis plusieurs années, rappelle la vigie du médicament. « Les effets indésirables signalés peuvent avoir différentes causes, notamment le fait que la dose doit être adaptée au patient », souligne l’agence dans une fiche pratique à l’attention des patients et médecins pour sécuriser la transition, rappelant que ce « rééquilibrage peut prendre entre quelques semaines et plusieurs mois ».
L’ANSM a été mise en examen en décembre 2022 pour « tromperie », puis en 2024 pour « tromperie aggravée », une procédure semblable ciblant déjà le groupe pharmaceutique allemand Merck. Après la confirmation de ces mises en examen, l’agence comme le laboratoire ont formé un pourvoi en cassation.
L’affaire avait débuté en 2017 avec l’arrivée sur le marché français d’une nouvelle formule du Levothyrox, alors utilisé quotidiennement par plus de deux millions de patients en France. Cette formule comprenait le même principe actif, la lévothyroxine, mais avec de nouveaux excipients. Plus de 30 000 patients se sont alors plaints d’effets secondaires (maux de tête, insomnies, vertiges…). Les autorités sanitaires, à commencer par l’ANSM, ont d’abord rejeté l’idée d’un mécanisme directement induit par la nouvelle formule, pour ensuite conclure que le changement n’avait pas occasionné de problèmes de santé « graves ».