L’affaire des morsures de fesses de Vincent Cerutti sera tranchée par la justice. Selon nos informations, l’ancien animateur de « Danse avec les stars », le populaire télé-crochet de TF 1, est renvoyé en correctionnelle pour atteinte sexuelle, avec violence, contrainte, menace ou surprise, ce qui est la définition d’une agression sexuelle, selon le code pénal.

Vincent Cerruti sera jugé par le tribunal correctionnel de Paris, le 9 décembre prochain. Il risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. La radio Chérie FM et le producteur de la matinale de cette station, Vincent Soulet, contre lesquels des plaintes avaient été déposées en parallèle pour harcèlement moral, ont, quant à eux, bénéficié de non-lieu.

L’affaire, révélée en 2023 par Le Parisien-Aujourd’hui en France, remonte à 2015. Quelques mois après son recrutement comme standardiste à la matinale de la radio du groupe NRJ qui cible un public féminin, Caroline Barel dénonce un assaut de l’animateur d’aujourd’hui 44 ans. En visite dans le bureau de son équipe, le présentateur, qui venait d’être écarté du concours de danse de salon de la Une, s’était installé sur une chaise et avait posé ses pieds sur le bureau de la plaignante. Agacée, celle-ci avait saisi une des chaussures du présentateur et l’avait lancée à travers la pièce.

« Mon cri de douleur a été si fort qu’il a alerté une hôtesse d’accueil »

Selon le récit que la plaignante a livré aux enquêteurs, Vincent Cerutti l’a alors attrapée pour la plaquer au sol, les mains dans le dos, avant de lui mordre les fesses à travers son pantalon. À son retour à son domicile, la jeune femme avait constaté la présence d’un hématome à l’endroit de la morsure, qu’elle a immortalisé avec son téléphone. La scène se serait répétée quelques semaines plus tard dans l’escalier qui mène au studio du sous-sol lors d’une photo de groupe, devant plusieurs témoins.

« Il avait l’habitude de mordre les fesses de ses collaboratrices. Je l’avais prévenu qu’il n’était pas question qu’il me touche. Pourtant, dès 2015, alors que je ne m’y attendais pas, il s’est acharné comme un chien enragé sur mon fessier. Il a recommencé quelques mois plus tard lors d’une séance photo destinée aux réseaux sociaux. Mon cri de douleur a été si fort qu’il a alerté une hôtesse d’accueil qui se trouvait un étage au-dessus », a déclaré, en début d’année, Caroline Barel devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.

Ce penchant pour les morsures avait été confirmé au Parisien par plusieurs des anciens collaborateurs du présentateur, sans média en cette rentrée puisqu’il a perdu la matinale de M Radio qu’il assurait depuis 2020.

Vincent Cerutti attend cette audience « avec un certain soulagement »

Présumé innocent, Vincent Cerutti n’a jamais nié les faits mais dément formellement qu’ils aient « jamais eu la moindre connotation sexuelle » comme l’affirmaient ses avocats après nos révélations. Contacté ce mercredi Antoine Vey, le nouvel avocat du présentateur, nous a indiqué que son client attend cette audience « avec un certain soulagement ».

« Elle sera l’occasion de dire l’évidence : ces faits n’avaient strictement rien de sexuel, ni d’humiliant… Ils s’inscrivaient dans une ambiance à laquelle participaient tous les membres de l’équipe, et qui n’avait donné lieu à aucun problème particulier à l’époque. Dire que ces comportements ne sont pas très professionnels, c’est une chose, mais leur donner une qualification pénale c’est différent, et c’est cela qui sera en jeu dans ce procès », nous écrit l’avocat, agacé par la médiatisation de cette affaire.

« Ce qui est regrettable, c’est qu’ici comme ailleurs, on a le sentiment que monsieur Cerruti a été lynché médiatiquement, avant même d’avoir pu être jugé. On a donc l’espoir d’une audience plus équilibrée et plus apaisée que le climat très virulent entretenu dans ce dossier pour on ne sait quelle raison quand on regarde la réalité des faits… », conclut Antoine Vey, qui devrait répéter tout cela le 9 décembre, au palais de justice de Paris.