Surveillance policière renforcée

Force est de constater que les télépilotes, qui ont recours à du matériel de plus en plus sophistiqué, parviennent à déjouer le brouilleur pénitentiaire. Comment ? D’une part, avec des aéronefs capables de monter en altitude, hors du champ du brouilleur afin de pouvoir larguer sans entamer outre mesure leur précision et d’autre part, en profitant semble-t-il d’une partie du périmètre non brouillée.

L’intense activité aérienne de ces aéronefs dans la zone carcérale a conduit les autorités et notamment les forces de police, à effectuer des surveillances statiques et discrètes sur le site. Avec l’espoir d’interpeller des suspects alors que dans le contexte du conflit Russie – Ukraine, de nombreux pays européens, dont la France, sont survolés par des drones fantômes. Des incursions qui pourraient être imputées à la Russie, puissance suspectée de vouloir tester la réaction de l’UE et les forces de l’Otan.

Deux suspects interpellés

Pas encore de drones moscovites dans le ciel nancéien mais l’engagement et la patience des patrouilles ont fini par payer, mardi 30 septembre, vers 3 h puisqu’un équipage observait un drone qui venait de livrer à la fenêtre d’une cellule. Dans le colis : trois hamburgers et des paquets de cigarettes. Avant de s’exfiltrer du périmètre interdit et de reprendre son vol en direction de la ville de Maxéville.

S’engageait alors une course-poursuite d’un nouveau genre, entre terre et ciel. Avec sur la chaussée, des fonctionnaires à bord de leur véhicule qui, tout en roulant, parvenaient à ne pas perdre de vue l’appareil dans l’espoir qu’il les mène à la source, au détenteur de la manette de contrôle.

On aurait pu croire les policiers battus dans ce rapport sol – air mais leur obstination permettait de localiser la zone d’atterrissage du drone , à Maxéville, dans un secteur situé entre l’autoroute A 31 et le boulevard de Scarpone.

À leur arrivée, sur le site, les policiers observaient deux individus et un drone qui redécollait en direction de la prison, après avoir survolé l’autoroute A 31. Patience encore jusqu’au retour de l’aéronef qui donnait le « top » pour l’interpellation des deux suspects âgés de 25 et 50 ans et domiciliés dans le secteur de Pont-à-Mousson.

Argent liquide

Le drone était saisi ainsi que son système de largage et de contrôle. L’un des individus était également en possession de quelque 1 000 € en petites coupures, sans être toutefois en mesure de justifier pertinemment l’origine de la somme.

Les deux hommes étaient placés en garde à vue au groupe d’action judiciaire. Ils devaient être présentés mercredi 1er  octobre aux magistrats de la cité judiciaire afin d’être fixés sur leur sort.