Publié : 30 septembre 2025 à 17h43 – Modifié : 17h21 Hélène HAMON
Alors que le fossé semble se creuser considérablement entre la politique et les citoyens, une association de jeunes élus a pour ambition de les réconcilier. L’association des Jeunes élus de Loire-Atlantique propose un tas d’actions. Entretien avec son délégué, Aymeric Pérocheau.
Susciter des vocations chez les moins de 35 ans à six mois des élections municipales. C’est le leitmotiv de l’association des Jeunes élus de Loire-Atlantique, une association transpartisane, qui cherche à rapprocher les 18/34 ans de l’engagement politique locale.
Les vocations se font rares
Aymeric Pérocheau est tombé dans la marmite politique quand il était petit… A seulement 24 ans, il est conseiller municipal à la Chevrolière et délégué de l’association des Jeunes élus de Loire-Atlantique. Selon lui, les vocations se font rares et les chiffres sont alarmants. « Sur le terrain, on voit qu’on a une crise de la représentation au niveau des jeunes élus. Au niveau national, 4,7% des élus ont moins de 35 ans en France en 2025, alors que les 18-34 ans représentent environ 18% de la population.
L’écart est assez important en Loire-Atlantique, on est à 3,4 ou 3,5% d’élus qui ont moins de 30 ans, contre 4,7% au niveau national. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce chiffre relativement bas : les jeunes se désintéressent de la politique. C’est un monde qui est assez méconnu. Il faudrait voir l’engagement au travers des conseils municipaux, plutôt comme un engagement associatif que comme la vision qu’on peut se faire de la politique au niveau national. Il y a beaucoup de contraintes aussi qui entraînent parfois des démissions ».
Aymeric Pérocheau, délégué AJEF 44Aymeric Pérocheau, délégué AJEF 44
L’association cherche à inciter les jeunes à s’engager en politique et les objectifs sont ambitieux. « Tout d’abord, nous avons l’objectif de susciter la réflexion politique au travers de rencontres, de tables rondes, d’ateliers et de travaux thématiques.
Les objectifs de l’association
Aymeric Pérocheau veut « aussi de créer du lien entre tous les jeunes élus, notamment des élus qui peuvent être dans des milieux ruraux et assez éloignés d’autres jeunes élus. L’idée est de partager et d’accompagner au travers des formations, et puis l’objetif est aussi d’encourager l’engagement chez les jeunes citoyens avec des temps de rencontres, des visites d’institutions… et on se déplace enfin dans des universités ou des lycées. »
Aymeric Pérocheau, délégué AJEF 44Aymeric Pérocheau, délégué AJEF 44
Pour rapprocher les jeunes de la politique, un texte est dans les cartons. »On a plusieurs combats, dont la création d’un statut de l’élu étudiant, qui permettra de justifier des absences pour certains cours pour les étudiants, de percevoir des indemnités de transport pour rejoindre leur ville où ils ont leur mandat. C’est aussi la démocratisation et l’autorisation de la visioconférence dans les conseils municipaux et les commissions.
Un statut de l’élu étudiant
C’est de rendre obligatoire une formation pour tous les élus, notamment les nouveaux entrants, et quels que soient leurs âges, pas forcément les jeunes, dans les six premiers mois de mandat. Cela permettra vraiment de sensibiliser tout le monde à travers leurs fonctions ».
Aymeric Pérocheau, délégué AJEF 44Aymeric Pérocheau, délégué AJEF 44
Le texte en question a été approuvé en première lecture à l’Assemblée. Il devait aussi être à l’ordre du jour au Sénat, avant le changement de gouvernement. Pour l’instant, c’est en pause.
Aujourd’hui, un maire sur quatre ne souhaite pas se représenter lors des prochaines élections municipales, qui se tiendront en mars 2026.