À 28 ans, Nordine Ganso s’impose comme l’une des voix montantes du stand-up français. Révélé en 2017, il a rejoint le Jamel Comedy Club en 2019 et enchaîné les succès sur les planches (35 000 personnes ont vu « Docteur Love » à Paris) comme devant la caméra (« Master Crimes » sur TF1).
Avec son spectacle « Violet », qu’il présentera le 10 octobre au Fémina à Bordeaux, il mêle anecdotes personnelles et sujets de société. Sa marque de fabrique : une sincérité et une légèreté, loin de toute moralisation. Jouer au Fémina est un rêve de gosse pour celui qui n’a pas oublié ses racines et revient régulièrement dans sa famille. À la gare de Bordeaux, où on le rencontre, il est happé plusieurs fois par des fans qui le suivent sur les réseaux. Il leur répond avec la douceur qui signe son style.
Vous êtes chez vous, ici… Vous avez fait vos armes sur les scènes bordelaises ?
J’ai démarré ici à Bordeaux, une scène qui s’appelle le Gavé Stylé, il y a peut-être presque dix ans maintenant. Je suis un Bordelais de Cenon. Et puis je suis parti à Paris très tôt. Revenir me rappelle d’où je viens. Dans ma famille, ils sont contents et fiers d’avoir un fils, un frère, qui s’est battu pour ses projets. Car c’est beaucoup de persévérance, de concessions : j’ai dû prendre la décision d’arrêter toutes les activités à côté, le foot, voir des amis… J’ai consacré ma vie à ça.
Vous allez jouer à Bordeaux en octobre. Qu’est-ce que ça représente de se produire au Fémina ?
Le Fémina, c’est un symbole pour un Bordelais. Je l’ai fait l’année dernière, c’était complet ! C’est un honneur de pouvoir jouer là-bas, une fierté et surtout une reconnaissance de tout ce que j’ai accompli. Dans mes rêves de gosse, alors que je démarrais le stand-up à Bordeaux, le Fémina était en bonne place. On se disait tous : « On démarre à la comédie Gallien et on finit au Fémina. » J’ai aussi joué au Rocher de Palmer… Aujourd’hui il ne me manque plus que l’Arena !
Vous avez un ton particulier dans le stand-up : poétique et sensible…
Je pense que c’est à force de faire des comedy clubs, on trouve sa façon d’être, sa façon de parler. On a tous une personnalité différente, mais le jour où tu acceptes de la mettre en avant, tu deviens original. Au début, tu crois que les gens ne vont pas te comprendre, et en fait c’est ça qui fait ta signature, quand tu acceptes d’être différent.
Votre spectacle s’appelle « Violet ». C’est votre couleur fétiche ?
Le violet, c’est du bleu et du rouge, un mélange, comme moi. Je suis métis : arabe du côté de ma mère et noir du côté de mon père : je voulais évoquer ce sujet sans être trop direct. Et ne pas être dans une case : tout le monde s’habille en noir. Le violet c’était une façon aussi de dire : « Regardez, vous allez me voir différent mais je suis comme vous. » Aujourd’hui, on travaille le nouveau spectacle. Peut-être une autre couleur ?
Bordeaux. Vendredi 10 octobre à 20 h 30 au Fémina. 31,20 à 39,20 €.