Les seize banques actionnaires du portefeuille électronique européen Wero, souhaitent renforcer l’indépendance des paiements, une industrie dominée par les Américains.

En cette période de fortes tensions commerciales avec les États-Unis, l’Europe veut reprendre son destin en main en matière de paiements, dominés par les Américains Visa, MasterCard ou PayPal. La BCE plaide pour accélérer la création d’un euro numérique. Les banques se mobilisent. « L’Europe doit trouver la voie de la souveraineté et de l’indépendance en matière de paiements. Il ne s’agit plus simplement d’un concept pour l’avenir, mais d’une nécessité actuelle », écrivent, dans une lettre ouverte, les seize banques actionnaires (dont toutes les françaises) d’European Payments Initiative (EPI).

Celle-ci a développé Wero, un portefeuille de paiement numérique paneuropéen, reposant sur le virement instantané, en France, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. « Nous devons travailler à trouver une solution viable qui rendra cette indépendance des paiements européens pleinement possible », insiste l’EPI. Cette industrie est fragmentée en Europe : les banques espagnoles, italiennes et portugaises viennent de s’allier en lançant leurs propres services de paiement instantané transfrontaliers.

Dans ce contexte très concurrentiel, les membres d’EPI appellent à des ententes : « EPI est prêt à coopérer activement avec l’ensemble des réseaux de paiements numériques locaux (…), à une approche d’interopérabilité fondée sur une solution commune d’acceptation des paiements marchands (…), permettant d’effectuer des paiements transfrontaliers et d’obtenir une couverture européenne complète. » Pour les banques, les enjeux sont énormes, tant au niveau de la souveraineté que sur le plan financier.