Stellantis, Amazon, Société générale, JC Decaux… Après le boom de la crise sanitaire, les entreprises commencent à doucement refermer le robinet du télétravail. Sauf en cas de mouvement social d’ampleur, où cette pratique continue d’avoir la cote. À Rennes, le travail à distance fait partie intégrante des leviers privilégiés par les directions pour permettre à leurs salariés de travailler malgré les trains annulés et les risques de bouchons sur la rocade. En particulier depuis la rentrée de septembre.

« Le 10 septembre [journée de mobilisation à l’appel du mouvement « Bloquons tout », NDLR], nous avons recommandé à tous ceux qui le pouvaient de rester chez eux. C’était préférable, dans la mesure où il était difficile d’anticiper l’ampleur de la mobilisation », rembobine la directrice de la Banque de France en Bretagne, Claudine Hurman, dont une grande partie des troupes se trouvent à Rennes.

Recommandé lorsque le poste est compatible

Chez Orange Grand Ouest, qui emploie environ 5 000 personnes dans le bassin rennais, les salariés ont eux aussi été incités à télétravailler le 10 septembre ainsi que le 18, jour de manifestation intersyndicale. Comme un peu partout, « le télétravail est ouvert à tous ceux dont le poste le permet. Ce n’est possible pour les techniciens par exemple ou en boutique », explique-t-on chez Orange Grand Ouest (5 000 personnes dans le bassin rennais).

Pour les deux mouvements de septembre, comme pour celui prévu ce jeudi 2 octobre, le groupe a diffusé des « recommandations » aux managers. L’idée : « limiter autant que possible les déplacements » des collaborateurs et « favoriser le télétravail, notamment dans certaines agglomérations où les transports risquent d’être bloqués ». Même démarche du côté du Crédit Mutuel Arkéa : « Pour ceux qui anticipent des difficultés pour se rendre sur leur lieu de travail, nous sensibilisons les managers pour favoriser l’adaptabilité avec une incitation au télétravail ou au report de réunion, en bonne intelligence et en fonction de chaque situation particulière », indique le groupe bancaire.

« Le télétravail est entré dans les mœurs »

Dans d’autres entreprises, aucun mot d’ordre particulier n’est donné par les services RH mais le télétravail reste possible. « On ne donne pas de consigne mais bien sûr qu’il y a du télétravail. On n’est plus dans les années 1980, à obliger les salariés à venir au bureau, à dire « Même si tu n’as pas de train, même si ta voiture risque d’être bloquée sur la rocade, il faut que tu sois là » », lance l’un des cadres d’une grande entreprise publique basée à Rennes.

Ce point de vue est largement partagé par la Délégation à l’action régionale d’EDF : « On ne va pas mettre quelqu’un en difficulté en le mettant sur la route ou dans les transports un jour de grève ou de manifestation. Et puis, dans nos métiers, si on n’est pas gréviste, on peut facilement télétravailler ». « On a l’habitude, le télétravail est entré dans les mœurs, ajoute-t-on chez Orange. Et cela reste une recommandation. Ceux qui le souhaitent peuvent toujours venir au bureau. »