Dans le dur en 2025, ils ont beaucoup de points à défendre d’ici la fin de saison.
La tournée asiatique se poursuit cette semaine avec le Masters 1000 de Shanghai, dans la foulée des ATP 500 de Pékin et de Tokyo, remportés respectivement par les deux patrons du tennis mondial Jannik Sinner et Carlos Alcaraz. Cette semaine en Chine, sans Alcaraz forfait, se joue également la qualification pour le Masters. Elle ne concerne pas les Bleus malheureusement. Personne ne succédera à Gaël Monfils, dernier joueur tricolore à s’être invité au grand 8 de fin de saison. Après une saison 2024 très encourageante, où Fils et Humbert avaient flirté avec le top 10 et Mpetschi avait fait une entrée fracassante dans le top 20, il n’était pas farfelu d’imaginer un Français s’inviter au combat des chefs de fin de saison. Ce ne sera pas le cas. Les leaders du tennis français masculin sont en souffrance. Blessé de longue date (Fils), touché physiquement et moralement (Humbert) et en manque de confiance (Mpetshi).
Exemptés de premier tour à Shanghai, les têtes de série Ugo Humbert et Giovanni Mpetshi Perricard pourraient bientôt ne plus figurer dans le top 30 car ils ont des points à défendre en cette fin de saison. Idem pour Arthur Fils, dont on ne sait toujours pas quand il retrouvera la compétition, quatre mois après sa fracture de fatigue du dos à Roland-Garros.
Arthur Fils : en dos mineur
Grâce à ses très solides cinq premiers mois, l’Essonnien a longtemps demeuré en tête de la Race to Turin (courses aux points de l’année 2025), chez les tricolores et s’est rapproché du fameux top 10 (14e). Brisé net dans son élan à Roland-Garros (fracture du dos contractée au 2e tour) le joueur de 21 ans n’a depuis plus disputé que deux matches (à Toronto début août). Lauréat à Tokyo la saison dernière, il a perdu 7 place pour chuter à la 30’ place. Avec ses trois quarts de finale d’affilée en Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Monte-Carlo), sans oublier une demi-finale à l’ATP 500 de Barcelone, le top 10, voire les Finales ATP, lui tendaient pourtant les bras. Mais son corps en a décidé autrement. Et l’inquiétude est légitime. Le reverra-t-on sur un court en compétition d’ici la fin de saison ? Pour l’heure, le Francilien est toujours inscrit à l’ATP 500 de Bâle (20-26 octobre).
Ugo Humbert, des pépins physiques à la pelle et confiance en berne
Dans la foulée de sa très belle saison 2024 qui l’a vu flirter avec le top 10 (13e), le Messin avait démarré l’année avec un prometteur 8e à l’Open d’Australie et a conservé son titre à Marseille en février. Il semblait mûr à 27 ans pour franchir un cap. Mais depuis avril, le gaucher a accumulé les pépins physiques (fracture à la main droite (cinquième métacarpe), mollet, gêne au dos…) Après une pause d’un mois, en raison de douleurs lombaires, le Lorrain a raté son retour à Tokyo (défaite au 1er tour), où il était finaliste en titre. Relégué de la 25e place, il pourrait même chuter au-delà de la 50e ces prochaines semaines. Car le numéro un français de 2024 pourrait quitter le top 50 en cas de mauvais résultat au Rolex Paris Masters, dont il a été finaliste surprise la saison dernière.
Giovanni Mpetshi Perricard n’a pas su enchaîner
Passé en un an de la 196e place à la 30e, le géant bleu de 2,03 mètres a été la grande révélation tricolore de 2024. Changement de décor cette année, où le 8e de finaliste de Wimbledon 2024 n’est pratiquement jamais parvenu à enchaîner deux victoires d’affilée avec deux demi-finales en ATP 250 (Brisbane et Wiston-Salem) et beaucoup de défaites au premier tour. Moins en réussite sur les points importants, le grand serveur fait moins peur. Et il sera sous pression à Bâle avec titre à défendre et 500 points, sans oublier son 8e de finale à Paris la saison dernière. Lui aussi pourrait quitter le top 50 si la mauvaise série se poursuit….
Les difficultés des trois leaders du tennis masculin français pourraient également profiter à la meute de poursuivants, classés entre la 38e à la 100e place (13 joueurs dans le top 100, la France est la nation la mieux représentée). On pense notamment, et avant tout, à Corentin Moutet, actuel 38e et récent demi-finaliste à Hangzhou, qui de son côté n’a presque aucun point à défendre d’ici la fin d’une année