« L’arrivée d’une boutique Shein à Grenoble, alors que les commerçants grenoblois souffrent, peut évidemment nous questionner », affirme Sandrine Chaix (centriste), vice-présidente de la Région. « Mais je suis partagée. En ce moment, je fais beaucoup de porte-à-porte pour ma campagne des municipales [à Meylan, NDLR], et je vois que, pour des gens qui ont peu de moyens, c’est le seul moyen d’avoir accès à la mode un peu branchée. Donc comment leur en vouloir ? Mais d’un autre côté, cette marque cache toutes les mauvaises cases, avec une mode jetable, que les gens portent une ou deux fois ce qui est quand même insensé, et qui a un très mauvais impact environnemental. C’est juste désolant. »
« Cela coûte très cher aux collectivités »
De son côté, Lionel Coiffard (Les Écologistes), vice-président de la Métropole de Grenoble, en charge des déchets enfonce le clou : « Que Shein ait pignon sur rue à Grenoble, cela ne change pas grand-chose sur le volume de vêtements que l’on récupère et que l’on doit incinérer, tant les commandes sont de plus en plus massives sur internet. Car oui, je rappelle que Shein, c’est du textile jetable fait avec des matériaux qui ne sont pas recyclables. Mais cette arrivée de boutique à Grenoble est désespérante, car c’est une vitrine pour une compagnie que rien ne semble arrêter. Peut-être qu’il faudrait dire aux consommateurs : oui, vous vous faites plaisir en achetant des vêtements pas chers. Mais, vous payez la différence, voire beaucoup plus, après. Incinérer une tonne de déchets coûte en effet 100 euros aux collectivités [argent public, NDLR], et l’augmentation des volumes fait qu’on a aujourd’hui des milliers de tonnes supplémentaires à traiter. Et cela coûte très cher. »