C’est une histoire tragique qui fait écho à celle de Naomi Musenga, une Française de 22 ans qui, faute de n’avoir été prise au sérieuse par le Samu, est morte quelques heures après son appel de détresse. Natasha Hewitt, une mère de famille originaire d’Angleterre, a subi la même terrible erreur de jugement.
Elle souffre de vertiges, on lui diagnostique une otite
Le 8 décembre 2022, Natasha, mère d’un petit garçon, se plaint de violents maux de dos. Six jours plus tard, alerté par son état, Nick, son mari, la conduit dans un centre médical où l’on prescrit à Natasha des antibiotiques pour une suspicion d’otite. Mais la situation ne fait que s’aggraver. Le lendemain, la jeune femme souffre de vomissements, de violentes migraines ainsi que de vertiges. Natasha peut à peine se tenir debout, comme se remémore douloureusement son mari Nick dans un entretien accordé au Daily Mail.
Un appel est alors passé à une assistance médicale d’urgence. La personne au bout du fil lui prescrit de nouveau des antibiotiques et lui conseille de se rendre chez son médecin généraliste pour obtenir d’autres conseils. Natasha, de plus en plus affaiblie, se plie à ces directives. Mais près de 24 heures plus tard, son époux est forcé d’appeler les secours. Hospitalisée d’urgence, la trentenaire est transférée dans un service de neurologie, car les médecins découvrent qu’elle souffre en réalité d’une thrombose veineuse cérébrale. Un gros caillot de sang s’est formé dans son cerveau.
En dépit des efforts des médecins, Natasha ne s’en sortira pas. Elle succombe le 18 décembre 2022, à une heure du matin, laissant son époux Nick éploré et leur fils Harry, alors âgé de seulement 16 mois.
« Elle aurait probablement survécu si elle avait reçu un traitement rapide »
Très vite, le service d’ambulance du Yorkshire qui est en charge de la ligne d’assistance contactée par Natasha a admis un manquement au devoir dans les soins prodigués à la jeune maman. Loin d’être atteinte d’une otite, Natasha souffrait d’un type rare de caillot sanguin cérébral, qui, s’il n’est pas diagnostiqué et traité à temps, entraîne des complications potentiellement mortelles.
D’après les éléments d’une enquête sur la mort de Natasha, la jeune femme aurait « probablement survécu si elle avait reçu un traitement rapide », comme le révèle la BBC. L’enquête a conclu à « une occasion manquée d’orienter Natasha vers l’hôpital plus tôt pour un diagnostic et un traitement », mettant en lumière une lourde « négligence » des services d’urgence qui ont échangé avec la jeune femme. Son interlocuteur « n’était peut-être pas à l’écoute ». Contacté par le site PEOPLE, Peter Reading, directeur général du Yorkshire Ambulance Service NHS Trust, a présenté ses « sincères excuses », blâmant le service « qui n’a pas réussi à répondre aux normes de soins élevées auxquelles tous nos patients sont en droit de s’attendre ».
« C’était horrible de sentir sa main se refroidir »
Près de trois ans après le drame, Nick, le veuf de Natasha, peine à se reconstruire. Présent dans les dernières heures de vie de son épouse, l’homme se souvient de son état si affaibli à l’hôpital : « La dernière fois que j’ai vu Natasha ouvrir les yeux, c’était lors de son transfert. Nous avons espéré et prié pour qu’elle s’en sorte, mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Nous avons pu passer nos derniers instants ensemble. C’était absolument horrible de sentir sa main se refroidir et son visage changer de couleur. Je ne le souhaite à personne. »
Aujourd’hui, si Nick prend la parole publiquement, c’est pour qu’aucun autre patient ne souffre des mêmes négligences qui ont été fatales à son épouse. Hélas, ces dernières années, d’autres histoires de ce type ont défrayé la chronique, à l’étranger comme en France. Le 30 janvier 2025, Esteban Vermeersch, 24 ans, est mort d’un arrêt cardiorespiratoire après plusieurs appels au Centre-15 du Mans pour de vives douleurs thoraciques qui ont été considérées comme de simples douleurs musculaires. En août dernier, les parents du jeune homme ont entamé une procédure judiciaire contre l’hôpital pour « homicide involontaire ».