Par
Jean-Marc Aubert
Publié le
2 oct. 2025 à 14h04
Sans surprise, y compris pour la mairie de Pérols, la cour administrative d’appel de Toulouse vient de confirmer le jugement du tribunal administratif de Montpellier pour l’interdiction de la corrida dans les arènes de cette commune.
Les juges ont donc suivi la décision rendue en première instance, en rejetant les requêtes de la commune de Pérols condamnée à verser une somme de 1 500 euros à l’Alliance Anticorrida sur le fondement de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.
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Les magistrats ont donc consacré l’idée de l’interruption de la tradition, et le fait que la violence sur animaux devient pénalement répréhensible dans les arènes de Pérols. « Après 25 ans de dévoiement du code pénal par la jurisprudence, on quitte enfin la notion d’ »ensemble démographique », pour revenir à l’esprit du législateur, qui avait clairement donné à la notion de « tradition locale » une interprétation restrictive » indique, satisfaite, Claire Starozinski, présidente de l’Alliance Anticorrida. Elle ajoute que « Désormais toute commune ayant interrompu l’organisation de corridas ne pourra plus en organiser. L’Alliance Anticorrida veillera scrupuleusement au respect de l’arrêt de la Cour administrative d’Appel de Toulouse, qui fera jurisprudence. »
Les juges écrivent « qu’il ne saurait être contesté que dans le midi de la France entre le pays d’Arles et le pays basque, entre garrigue et Méditerranée, entre Pyrénées et Garonne, en Provence, Languedoc, Catalogne, Gascogne, Landes et Pays Basque existe une forte tradition taurine qui se manifeste par l’organisation de spectacles complets de corridas de manière régulière ».
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En première instance, le 16 mai 2023, juge des référés et juge du fond avaient estimé que l’organisation d’une novillada, devait être regardée comme constituant un mauvais traitement volontaire envers des animaux réprimé par l’article 521-1 du code pénal, sauf lorsqu’existe une « tradition locale ininterrompue de courses taurines ». L’Alliance Anticorrida ayant fait la preuve qu’une telle tradition n’était pas établie à Pérols, l’organisation de ce type de manifestation y est par conséquent interdite. La rapporteure publique avait conclu au rejet de la requête de la municipalité à l’audience de la cour administrative d’appel de Toulouse, le 18 septembre dernier.

Claire Starozinski crime victoire après cet arrêt contre la corrida (©CZ)
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En 2023, Jean-Pierre Rico, le maire de Pérols avait annoncé, sans concertation avec les habitants, le retour de la tauromachie espagnole, après 21 ans d’interruption. « L’indignation manifestée par les Péroliens auprès de l’Alliance Anticorrida a conduit l’association à entreprendre plusieurs actions, dont un recours en annulation de la novillada, prévue le 15 juillet, devant le tribunal administratif de Montpellier, le 16 mai. L’Alliance Anticorrida a fait la preuve que la tradition taurine espagnole était interrompue depuis 21 ans et que les habitants de Pérols ne voulaient plus de corrida dans leur commune. En première instance, la rapporteure publique avait conclu : « Si Pérols est marquée par la culture taurine, il ne s’agit que de manifestations sans mise à mort », selon Claire Starozinski.
À l’audience de la cour administrative d’appel de Toulouse, 18 septembre, des points importants ont été soulevés par l’avocat de l’Alliance Anticorrida, notamment la prise en compte accrue des sévices exercés sur les animaux depuis la loi de 2021. La rapporteure a demandé que soit établi un distinguo très net entre les spectacles sans effusion de sang – course camarguaise et course landaise – et la corrida.
Sollicité ce jeudi 2 octobre 2025 par Métropolitain, la Ville de Pérols n’a pas encore décidé si un recours allait être porté devant le Conseil d’État.
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