Le mot d’ordre international : « Ils bloquent la flottille pour Gaza : on bloque tout » a été entendu jusqu’à l’université de Strasbourg. À Sciences Po et à l’Institut Le Bel.

À 6h, ce jeudi matin 2 octobre, des étudiants de Sciences Po ont posé des barrières rue du Dragon. Quelques heures plus tard, l’accès principal du bâtiment du Cardo était bloqué. Des drapeaux palestiniens fixés sur l’entrée. D’autres portes du bâtiment sont restées accessibles pour le personnel et les enseignants de l’école.

Une quarantaine d’étudiants soutiens du comité Palestine de l’école, ont agi en solidarité avec la flottille pour Gaza. Plusieurs bateaux en route vers l’enclave palestinienne ont été interceptés ce mercredi, par les forces israéliennes.

À l’Institut Le Bel, c’est une trentaine d’étudiants du syndicat Alternative Étudiant Strasbourg (AES) qui a bloqué toute la matinée l’accès principal aux locaux.

Sur l’un des bateaux arraisonné, se trouvait la Strasbourgeoise Fiona Mischel. Les étudiants strasbourgeois n’ont eu aucun contact avec la jeune militante.

À Sciences Po, le blocage fait suite à celui du 6 janvier au 9 mars avec une intervention musclée de la police fin janvier. Le bras de fer entre la direction et les étudiants portait notamment sur le partenariat de l’école avec l’université israélienne Reichman. En cours jusqu’en mars prochain.

Depuis le 1er  septembre, l’école est dirigée par Emmanuel Droit. « Ce qui s’est passé ce matin est illégal, affirme-t-il. J’ai été élu sur un programme visant à faire de Sciences Po de nouveau un espace de libertés et d’enseignement ». En cas de récidive, le directeur agite la menace de sanctions disciplinaires.

De Gaza aux revendications sociales

Comme à l’Institut Le Bel, la direction de Sciences Po a basculé certains cours en distanciel.

À l’issue d’une assemblée générale, les étudiants de Sciences Po ont levé le blocage à 13 h. Il en a été de même à l’Institut Le Bel. Car dès 14 h, les étudiants ont rejoint la manifestation à l’appel de l’intersyndicale (UNSA, CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Solidaires, FSU).

« Le service public n’est pas à la hauteur de nos besoins, souligne Simon Levan, étudiant de Sciences Po, élu au conseil d’administration de l’école et de l’Université de Strasbourg. Les budgets sont en baisse, à Sciences Po, on est en galère administrative ».

Membre du syndicat Alternative Étudiant Strasbourg, Miaina Raharinjanahary a participé au blocage de l’Institut Le Bel. L’étudiant en archéologie relie les coupes budgétaires en France à ce qui se passe à Gaza. « C’est de l’argent qui ne va pas à l’université mais finance l’armée ».

Après la manifestation, un nouveau rendez-vous a été donné, ce jeudi à 18 h 30, place Kléber en soutien au peuple palestinien et à la flottille pour Gaza. Pour certains, la mobilisation n’a pas faibli depuis l’aurore.