Le Télégramme : Échobat compte 18 entreprises dans le pays de Saint-Brieuc, 57 dans les Côtes-d’Armor. Pouvez-vous présenter ce réseau ?

Sergio Soto Camargo, animateur du réseau Échobat : À la base, Échobat s’est créé pour structurer une offre autour de l’éco-construction. C’est-à-dire construire avec des matériaux nobles, durables et locaux, avec un aspect solidaire. Solidaire pour le côté collectif : les artisans développent des habitudes de travail communes. Mais aussi dans la démarche : on intègre des structures d’insertion par l’activité économique dans certains chantiers. En parallèle, on forme aussi des professionnels à des techniques de terre, paille, chanvre, etc.

Comment les professionnels intègrent ce réseau ?

Par cooptation : un professionnel adhérent peut proposer des candidatures d’autres professionnels compatibles. Le critère numéro un, c’est l’adhésion à la démarche collective. Même si le professionnel n’est pas exemplaire en matière d’éco-construction solidaire, l’important, c’est d’avoir envie d’y aller. Dans le pays de Saint-Brieuc, en un an, on a accueilli six nouveaux pros.

En quoi ce réseau intéresse les particuliers ?

Si la personne a un projet en éco-construction, alors elle contacte l’animateur du réseau qui la mettra en lien avec des professionnels. Sachant qu’on ne fait aucune marge sur les projets, qui ne coûteront donc pas plus cher si la personne a recours au réseau.

Le premier salon de l’éco-construction et de l’éco-rénovation du pays de Saint-Brieuc se déroulait ce samedi 20 septembre à Trémuson, dans les locaux de l’entreprise Tinatur.Le premier salon de l’éco-construction et de l’éco-rénovation du pays de Saint-Brieuc se déroulait ce samedi 20 septembre à Trémuson, dans les locaux de l’entreprise Tinatur. (Le Télégramme/Fanny Ohier)Ces dernières années, y a-t-il davantage de personnes intéressées par l’éco-construction ?

Nous n’avons pas de chiffres mais j’ai l’impression que les entreprises du réseau sont un peu moins impactées par la baisse de la demande en construction. Les carnets de commandes de certains sont remplis jusqu’à la fin de l’année 2026. En Bretagne et dans les Côtes-d’Armor, je remarque aussi que la population est plus avisée que dans d’autres régions par rapport aux éco-matériaux.

Quels freins avez-vous identifiés au développement de l’éco-construction ?

L’un des freins, c’est le prix. On est un peu plus chers même s’il est important d’étudier au cas par cas. Puis, sur le long terme, on est beaucoup moins chers parce que l’éco-construction permet de consommer moins de chauffage, par exemple. Donc il faut avoir un regard d’ensemble. Et même si le budget ne permet pas forcément de réaliser tous les travaux en éco-construction, les artisans peuvent proposer certaines solutions intermédiaires.

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