Pas question pour elle de ne pas être au cœur du cortège à Rennes. Marie-Christine, retraitée, a une nouvelle fois défilé ce jeudi 2 octobre. Bien sûr, elle s’étonne d’une mobilisation en baisse, mais elle comprend le découragement des Français face à « ce gouvernement qui ne veut rien entendre ».
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À Rennes, comme dans de très nombreuses villes en France, des manifestations ont réuni des centaines de milliers de manifestants pour demander une justice fiscale et sociale. Des cortèges bien moins fournis que les journées de mobilisation précédentes. À Rennes, 6.000 manifestants ont défilé selon la préfecture et 10.000 selon les syndicats, soit moitié moins que le 18 septembre.
Parmi ceux qui ont battu le pavé dans le calme dans les rues du centre-ville, Marie-Christine. Retraitée depuis 6 ans, elle s’est mobilisée à deux reprises depuis le 10 septembre et pour elle, pas question d’arrêter. À elle seule, elle résume ce que plusieurs manifestants nous ont confié dans le cortège rennais : ce sentiment de résignation et cette volonté de manifester malgré ce gouvernement qui n’entend pas la colère de la rue.
Je crois qu’il faut manifester son mécontentement avec tout ce qui se passe actuellement. Je suis un peu désabusée, mais je suis là quand même pour le dire.
Marie-Christine
Retraitée dans le cortège rennais de ce jeudi 2 octobre
Quand on lui demande ce qu’elle veut dénoncer, elle énumère « toutes les marches arrière qui sont faites par rapport à l’environnement », « les lois qui rétrogradent », le ras-le-bol de ce séisme entre « tous ces gens qui ont plein de fric, qui ne savent pas quoi en faire, et ceux qui n’ont plus rien pour manger », etc.
Cette ancienne éducatrice spécialisée a exercé 40 ans à Rennes et a été responsable d’un service qui accompagnait entre autres les jeunes migrants. Elle se sent « très privilégiée en tant que retraitée », mais tient « à être là pour soutenir les gens ». « Oui, je crois qu’il faut manifester son mécontentement avec tout ce qui se passe actuellement. Je suis un peu désabusée, mais je suis là quand même pour le dire », assume-t-elle.
De 6.000 selon la préfecture à 10.000 manifestants ont défilé à Rennes ce jeudi 2 octobre.
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© T. Peigné – FTV
Marie-Christine a été de toutes les manifestations contre la réforme des retraites. Elle a été de longues années syndiquée à la CFDT avant d’en partir, car déçue de la position du syndicat face à Emmanuel Macron. Ce jeudi, elle ne cache pas qu’elle s’étonne de la faible mobilisation : « Je me demande où sont ces gens qui crèvent la dalle. Ils n’ont peut-être même plus la force de réagir, je trouve ça dommage, mais bon, d’un autre côté, c’est comme ça ».
Pour elle, le problème vient des politiques et des gouvernements : « en face, on a tellement des gens qui ne veulent rien entendre. Je ne sais pas ce qu’il faut faire pour qu’ils prennent conscience de la réalité des choses. Eux, ce sont des nantis, de toute façon, ils sont dans leur petite bulle, là, et ils ne voient rien autour. Je me dis, ‘je ne sais pas, on ne va pas faire une révolution’, mais en fait, je ne sens pas les gens en capacité de le faire non plus, parce que voilà, ils doivent gérer leur quotidien, qui, à mon avis, doit être très compliqué pour eux ».
C’est un peu pitoyable ce qui se passe au niveau des partis politiques, chacun veut garder ses petits avantages et rien ne bouge, du coup, ça fait le jeu de Macron
Marie-Christine
Retraitée dans le cortège rennais de ce jeudi 2 octobre
À la question de savoir si elle pense qu’il va y avoir un réajustement en faveur d’une justice sociale avec le gouvernement, la retraitée, dépitée, nous répond : « Malheureusement non, parce que je trouve que les partis politiques restent dans leur prérogative. Chacun campe sur ses positions et je ne vois rien, je ne vois pas d’unité possible, même au niveau de la gauche. Enfin, c’est un peu pitoyable ce qui se passe, chacun veut garder ses petits avantages et rien ne bouge, du coup, ça fait le jeu de Macron. Alors Macron, c’est quelqu’un que j’exècre, comme on dit, je n’ai jamais voté pour lui, même quand il y avait la menace… »
Après ces mots, Marie-Christine tient à nous rappeler une nouvelle fois qu’elle se sent » très privilégiée en tant que retraitée et je n’ai pas de problème de fin de mois ».